Les Fédérations de l'Ugta ont trois mois pour actualiser les conventions. Une pré-tripartite élargie aux SGP sera tenue cet après-midi au Palais du gouvernement. L'ordre du jour de cette réunion sera consacrée exclusivement à la signature d'un protocole portant sur le lancement officiel des négociations sur les conventions de branche. Présidée par le chef du gouvernement, cette cérémonie verra la présence des organisations patronales, du secrétariat national et des secrétaires de fédération de l'Ugta. Les Sociétés de gestion des participations y seront également conviées. Mais avant cette rencontre, M.Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta, a réuni, hier, tous les secrétaires de fédération au siège de la Centrale syndicale. «Nous avons insisté auprès des secrétaires de fédération pour l'harmonisation des conventions de branche adoptées en 1997», nous a déclaré M.Malki, secrétaire national chargé de l'organique. Un délai de trois mois a été accordé à ces dernières pour finaliser ce projet. «Nous avons exhorté les fédérations à remettre leurs rapports en juillet. Avant de procéder à la signature des conventions de branche au mois de septembre», a-t-il ajouté. Le secteur privé est aussi concerné par cette mesure. «Il s'agira de cerner le cadre réglementaire des entreprises et des relations de travail. Une démarche primordiale dans l'actuel contexte économique du pays, marqué par l'ouverture du marché national aux investissements étrangers». Le secteur pétrolier sera le premier à être touché par «ces réaménagements». Pour M.Badreddine, secrétaire national chargé des conflits sociaux à l'Ugta, «la révision du système salarial chez les firmes pétrolières est indispensable», reconnaissant dans sa lancée que «les entreprises installées en Algérie ne pratiquent pas un barème des salaires qui correspond aux gains réels réalisés sur leurs investissements». La signature de ces conventions aura des répercussions directes sur le cadre de travail au sein des entreprises, essentiellement en ce qui concerne l'aspect salarial. «Il n'est pas exclu de réévaluer les salaires dans le cadre de ce processus», précise notre interlocuteur. L'actualisation des conventions de branche obéit «à l'évolution de la situation socio-économique de l'Algérie». Le rôle des SGP dans ce processus est plus que déterminant, c'est du moins ce qu'a laissé entendre M.Badreddine. Ce dernier a tenu, par ailleurs, à préciser que les augmentations concerneront les indemnités et les primes, et non pas le Snmg. Il faut attendre, donc jusqu' à la fin de l'année en cours avant d'être mieux éclairé sur le dossier salarial, d'autant plus que, selon le responsable de l'Ugta, la loi portant statut de la Fonction publique passera en septembre à l'APN. La tripartite se tiendra après ces deux rendez-vous importants, en l'occurrence, la signature des conventions de branche et l'adoption du statut de la Fonction publique. «Elle aura lieu probablement durant le dernier trimestre de l'année en cours». Un timing qui vient, paraît-il, à la rescousse de l'Ugta qui fait face à une contestation aussi bien au niveau de sa direction qu'au sein de ses adhérents dans plusieurs secteurs. Les syndicats autonomes, eux aussi, montent au créneau pour revendiquer l'augmentation des salaires. Le 23 février dernier, le président de la République a tranché la question, mais la signature des conventions de branche et la loi sur la Fonction publique laissent une marge de manoeuvre pour la réévaluation des salaires.