Ils arrivent! De nouveaux quotas de vaccins contre la Covid-19 sont encore une fois annoncés. En effet, alors que la campagne de vaccination patine depuis un moment, le ministre de la Santé annonce la réception de nouvelles doses du vaccin russe Spoutnik V. Il s'agit, cette fois-ci, d'une cargaison conséquente par rapport à la première du même fournisseur. «Nous allons réceptionner 920.000 doses du vaccin russe», a annoncé, hier, le ministre de la Santé en marge des Assises nationales sur l'Economie de la connaissance. Abderrahmane Benbouzid ne donne, toutefois, pas de date précise quant à l'arrivée de ce contingent. «Cela devrait se faire avant la fin du mois d'avril», a-t-il précisé. Le ministre a rappelé que les autorités algériennes avaient signés avec le laboratoire russe, Gamaleïa, un contrat pour l'importation, de 1 million de doses. Le pays n'a reçu pour le moment que 50.000 doses. «Les retards de livraison sont indépendants de notre volonté. La situation ne dépend pas de nous, mais du fournisseur», a-t-il souligné se montrant, toutefois, très confiant quant à l'arrivée dans les temps de cette nouvelle livraison. La campagne de vaccination contre la Covid-19 va-t-elle donc enfin prendre son envol? Certes, il s'agit là de près de 1 million de doses. Ce qui paraît important par rapport aux premières livraisons. Mais les experts s'accordent à dire que c'est une goutte d'eau dans l'océan... L'Algérie a besoin de quelque 40 millions de doses pour vacciner 20 millions de sa population. Pour le moment, elle n'a réceptionné que quelque 300.000 doses. Ce qui équivaut à même pas un demi -million de citoyens. «Seul 0,17% de la population algérienne a été vacciné depuis le début da la campagne de vaccination, fin janvier dernier», avait fait savoir, il y a quelques jours, le docteur Mohamed Yousfi, chef de service hématologie et infectieux à l'hôpital de Boufarik. Des chiffres inquiétants qui mettent à nu le retard qu'est en train de prendre cette campagne, débutée en janvier dernier. Le pays comptait rattraper ce retard avec les quotas prévus dans le cadre du dispositif Covax, piloté par l'Organisation mondiale de la santé. Une première cargaison de 1.8 million de doses était prévue pour ce mois de mars. Avril débute demain, et toujours pas de traces des vaccins du «Covax». Pourquoi ce retard? Est-il lié à la polémique mondiale autour du vaccin AstraZeneca? Car, une grande partie de cette première livraison concernait des vacins du laboratoire anglo-suédois. Quoiqu'il en soit, l'Algérie n'a pas encore été livrée alors que beaucoup de pays du continent africain sont en train de recevoir leurs «parts». Les autorités sanitaires, à leur tête Abderrahmane Benbouzid, veulent se montrer rassurantes. Elles assurent que des conventions ont été signées avec de nouveaux laboratoires pour accélérer l'acquisition par l'Algérie de ce fameux «antidote». «D'autres contrats sont signés par l'Algérie pour l'achat des doses du vaccin Pfizer, Johnson and Johnson en plus de nouvelles doses du vaccin chinois», a soutenu le ministre de la Santé, rassurant également sur la poursuite du programme Covax. L'Algérie va-t-elle donc réussir à rattraper le retard? Il faut faire confiance à ce ministre, qui jusqu'ici, a réussi à gérer de façon remarquable cette crise sanitaire qui a perturbé le monde entier. La situation sanitaire étant l'une des plus stables au monde. Néanmoins, tout ce travail risque d'être remis en cause faute de rareté des vaccins. Les Algériens ne retrouveront pas une vie normale sans une vaccination de masse. On sera toujours dans l'expectative, avec la peur d'une dégradation de la situation sanitaire. Surtout avec l'apparition de nouveaux variants, hautement contagieux. Un retour à la case départ n'est donc pas exclu, le besoin du vaccin se fera ressentir terriblement. On payera alors cher la facture des retards et du relâchement...