La représentante du ministère de la Santé est longuement revenue sur les différentes étapes franchies dans le cadre des négociations menées avec des producteurs du vaccin. Même si les premiers lots du vaccin anti-Covid ont été importés directement des laboratoires, les autorités sanitaires n'ont pas pour autant abandonné le dispositif onusien d'achat groupé dit "Covax" qui garantit à tous les pays membres un accès rapide à tous les vaccins homologués par l'OMS. L'Algérie, qui s'est engagée dans ce mécanisme qui assure l'approvisionnement sous l'égide de l'ONU, commencera vers la fin du mois en cours à réceptionner les premières livraisons du vaccin contre le coronavirus. C'est, en tout cas, ce qu'a assuré Mme Wahiba Hadjoudj, directrice de pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la Santé. "Le quota de l'Algérie du vaccin contre le virus dans le cadre du groupe ‘Covax' oscille entre 12 et 16 millions de doses, dont 35% seront réceptionnés comme premier lot vers la fin février", a affirmé le Pr Hadjoudj lors d'une journée d'études organisée par la commission de santé de l'APN consacrée aux mesures relatives à la vaccination contre la Covid-19. La nouvelle cargaison, qui sera réceptionnée, assurera, du coup, le maintien du rythme actuel des vaccinations entamé dans plusieurs wilayas. Ce quota "Covax" viendra ainsi s'ajouter aux doses déjà acquises dans le cadre des négociations bilatérales engagées depuis l'été dernier directement avec le centre de recherche russe Gamaleïa et le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca. Jusqu'ici, l'Algérie totalise un quota de 100 000 doses. Même réduit, ce nombre de doses déjà livrées aura néanmoins permis de réussir le challenge du lancement de la campagne de vaccination dans les délais impartis, soit avant le 31 janvier. C'est dire que, malgré les contraintes d'approvisionnement mondial, l'Algérie n'est pas en retard. D'ailleurs, la représentante du ministère de la Santé est longuement revenue, lors de son intervention, sur les différentes étapes franchies dans le cadre des négociations menées avec des producteurs de vaccin. L'hôte de l'Assemblée nationale a expliqué que les autorités sanitaires ont mené simultanément des discussions "sanitaires" aussi bien dans le cadre multilatéral, via la formule Covax, que dans le cadre bilatéral avec les fournisseurs fabriquant le vaccin anti-Covid. Le Pr Hadjoudj a révélé que "ces discussions avaient été extrêmement difficiles", tout en rappelant que les premiers contacts avec ces parties remontent au mois août 2020. Cette étape de négociations avec les fabricants n'a pas été de tout repos. Les premières doses livrées et utilisées dans les centres de vaccination désignés sont le fruit d'un travail de longue haleine sanctionné par la signature des mémorandums d'entente pour l'acquisition de ces vaccins et par les négociations avec les ambassadeurs des pays producteurs du vaccin accrédités en Algérie. Mme Hadjoudj ne manque pas de signaler dans le même contexte que les accords d'approvisionnement de l'Algérie garantissent une couverture de 70% des catégories sociales ciblées avec des indemnisations, dans le cadre du mécanisme "Covax", en cas d'effets secondaires dangereux du vaccin. Pour sa part, le DG de l'Institut Pasteur, le Dr Fawzi Derrar, a évoqué les difficultés auxquelles l'Algérie a dû faire face depuis août 2020 durant les négociations pour l'acquisition du vaccin. Difficultés, soutient-il, surmontées grâce à nos experts chevronnés pour assurer le vaccin à 70% des citoyens depuis trois laboratoires internationaux, et ce, pour garantir une immunité collective contre le virus. Du reste, la question qui se pose aujourd'hui est : comment allons-nous faire face aux éventuels retards de livraison qui ne sont, a priori, pas exclus au vu des pressions sur le marché mondial des vaccins. Allons-nous prendre la deuxième dose en retard ? Retarder la prise de la deuxième dose n'est-il pas aussi risqué ? À vrai dire, la bataille engagée par les autorités sanitaires pour l'acquisition du vaccin ne fait que commencer, puisqu'il faut parvenir parallèlement et dans un second temps à garantir la disponibilité de la seconde dose qui confère une immunité durable contre la Covid-19. Le protocole vaccinal adopté stipule expressément qu'on ne peut se passer de la deuxième dose pour une efficacité du vaccin. L'intervalle optimal entre les deux injections ne saurait dépasser trois semaines. L'immunisation contre le coronavirus ne devient pleinement efficace qu'après l'administration de deux doses.