L'UE a organisé, hier, une réunion de la Commission mixte de l'accord sur le nucléaire iranien en visioconférence pour «discuter de la perspective d'un éventuel retour des Etats-Unis», une initiative saluée par Washington. «La commission mixte était présidée, au nom du haut représentant (chef de la diplomatie) de l'UE Josep Borrell, par le secrétaire général adjoint et directeur politique du Service européen pour l'action extérieure Enrique Mora et a réuni des représentants de la Chine, de la France, de l'Allemagne, de la Russie, du Royaume-Uni et de l'Iran», indiquait un communiqué du chef de la diplomatie européenne. «Les participants discutaient de la perspective d'un éventuel retour des Etats-Unis dans le JCPOA (le Plan d'action global commun conclu à Vienne en 2015) et de la manière d'assurer la mise en oeuvre complète et efficace de l'accord par toutes les parties», est-il précisé. Josep Borrell coordonne les travaux de la commission mixte du JCPOA et a mené un intense travail diplomatique avant d'organiser cette réunion. Il espère réunir rapidement tous les acteurs autour de la table de négociation. Les Etats-Unis ont salué jeudi l'annonce européenne. «C'est une étape positive», a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse. Le président américain Joe Biden a promis de rejoindre à nouveau cet accord, mais à la condition que Téhéran revienne au préalable au respect des engagements dont il a commencé à s'affranchir en riposte aux sanctions des Etats-Unis sous Donald Trump (2017-2021). L'Iran est prêt à revenir au respect complet de ce texte si Washington lève d'abord ses sanctions «dans les faits», a pour sa part rappelé le 21 mars l'ayatollah Ali Khamenei. Les autorités iraniennes ont rejeté une proposition de rencontre directe avec les Américains dans le cadre de cette Commission mixte. Washington ne participait donc pas à la réunion d'hier. «Nous sommes prêts à revenir dans le plein respect de nos engagements» dans le cadre de l'accord de 2015 «si l'Iran en fait autant», a réaffirmé Ned Price. Il a ajouté que le gouvernement américain avait partagé avec ses partenaires ses pistes pour sauver l'accord, «y compris à travers une série de mesures réciproques initiales». «Nous étudions les options pour y parvenir, notamment via des discussions indirectes» avec les Iraniens «par l'intermédiaire de nos partenaires européens», a-t-il ajouté. Téhéran a cessé de respecter ses engagements en matière nucléaire après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de Donald Trump de l'accord de Vienne et le rétablissement des sanctions américaines qui asphyxient l'économie iranienne. L'accord signé par l'Iran à Vienne en 2015 avec les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni) ainsi que l'UE vise à empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, avec de strictes limites à son programme nucléaire censé demeurer exclusivement civil et pacifique. La communauté internationale devait en échange lever toutes ses sanctions économiques contre l'Iran.