Le département d'Etat estime positif le double traitement, politique et sécuritaire, algérien du phénomène du terrorisme. L'Algérie a réalisé des acquis impressionnants dans sa lutte contre le terrorisme. Ce phénomène, qui a plongé le pays dans la terreur pendant plusieurs années, n'est plus considéré comme une menace contre la sécurité nationale. C'est ce que rapporte en substance le rapport américain sur le terrorisme dans le monde en 2005. Publié vendredi soir par le département d'Etat américain, le document attribue des points positifs aux autorités algériennes. «Les officiels condamnent publiquement le terrorisme international et font la distinction entre ce phénomène et le droit des peuples à la résistance», lit-on dans le rapport. Cette position n'a pas été stigmatisés même si, faut-il le remarquer, les Américains ont encore une fois classé les organisations palestiniennes sur la liste des groupes terroristes. La promulgation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a permis la reddition de terroristes et leur réintégration dans la société. Le rapport remarque «l'exclusion des personnes impliquées directement dans des crimes de sang et de viol». Même si les Américains notent que «le gouvernement algérien n'a pas apporté de détails sur les mécanismes légaux pour l'application de la charte», ils relèvent que cette démarche, accompagnée de la lutte sur le terrain, a permis de «réduire de manière très sensible la situation sécuritaire dans le pays» et à «affaiblir l'efficacité des groupes terroristes appartenant au Gspc». Cette première réaction US par rapport à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, à ce niveau de responsabilité, témoigne d'un soutien au processus politique adopté par l'Algérie pour la sortie de crise. Le département d'Etat estime donc positif le double traitement, politique et sécuritaire, algérien du phénomène du terrorisme. S'appuyant sur les chiffres communiqués par les autorités algériennes, le rapport note que le nombre des terroristes a été réduit à 800 contre 28.000 en 1990. Une «prouesse» mise sur le compte d'une approche innovante en matière de gestion de la violence politique. Le rapport du département d'Etat américain sonne donc comme un appui à la démarche politique de l'Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Il vient surtout contredire les rapports de certaines ONG internationales, lesquelles ont mené campagne contre le projet de paix initié par le président de la République. Les Américains confirment leur rapprochement avec l'Algérie, qualifiée de partenaire stratégique dans un message adressé par le président Bush à son homologue algérien. L'expérience algérienne va-t-elle servir de leçon aux Américains dans des zones de conflits, notamment en Irak? C'est en tout cas une thèse défendue par nombre d'observateurs qui estiment que la réconciliation nationale peut être «exportable». Au plan continental, le rapport relève que l'Afrique n'est plus tout à fait le «terrain fertile» du terrorisme. Elle gagne du terrain au niveau de la coopération avec des alliés tels que les Etats-Unis. Cependant, «un petit nombre d'agents d'Al Qaîda en Afrique de l'Est, notamment en Somalie, continue de représenter la plus grave menace pour les intérêts américains et alliés dans la région», est-il affirmé dans le rapport. Le rapport évoque également le soutien de l'Union africaine comme élément crucial des démarches antiterroristes des Etats-Unis. En octobre 2004, par le truchement de son commandement européen, le ministère de la Défense a contribué à établir à Alger le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme. Ses opérations se sont étendues. De plus, l'année dernière, le département d'Etat et le Centre d'études stratégiques africaines de la National Defense University ont coopéré avec l'Union africaine afin d'organiser des ateliers de lutte contre le terrorisme.