Le parti majoritaire compte garder sa position de première force sur l'échiquier politique. Les travaux de la première journée se sont poursuivis, vendredi jusqu'à 21 heures. Trois commissions ont été installées. Il s'agit de la commission de politique générale, celle des élections et enfin celle du programme. Elles se sont réunies à huis clos pour élaborer leurs rapports qui ont été présentés lors de la séance de clôture du conseil national, hier après-midi. En parallèle, le débat s'est poursuivi hier matin en raison du nombre d'intervenants inscrits. La session ordinaire du conseil national intitulée «Session Mohamed-Chérif Messaâdia» a revêtu une importance particulière. Elle a marqué le point de départ d'une longue marche vers la conquête du pouvoir. Les regards sont, désormais, braqués sur la double échéance électorale de 2007. C'est ainsi, que dans son rapport rendu public, hier, la commission électorale du parti a mis en place la nouvelle stratégie en matière de communication et de choix des candidatures. Le FLN, qui compte garder sa position de première force sur l'échiquier politique, entame, donc, une phase décisive en prévision des élections législatives et locales de 2007. En effet, en sus de sa proposition d'amendement de la loi électorale, en faveur d'un système électoral à deux tours, le parti de Abdelaziz Belkhadem va aussi réformer le mode des candidatures qui, désormais, se fera «démocratiquement». Par ailleurs, concernant les élus du parti qui font l'objet de poursuites judiciaires, la direction du FLN ne compte pas les lâcher. Bien au contraire, non seulement ils seront réhabilités, mais aussi défendus devant les juridictions, ajoutent les rapports des commissions politique et électorale. Pour ce qui est de son programme d'action pour 2006, le FLN accorde une attention particulière à la presse nationale, à travers la création d'un club de la presse et l'hommage qui sera rendu aux anciens journalistes s'étant distingués par leurs écrits au service de la cause nationale. L'inauguration, aujourd'hui, du club de la presse du FLN, sis à Saïd-Hamdine, dénote l'intérêt qu'accorde ce parti aux médias à la veille d'importantes échéances électorales. Toutefois, le FLN se jette dans la course aux législatives sans avoir au préalable assaini ses rangs. Contrairement à ce qu'a déclaré Belkhadem sur l'unicité des rangs, dans son discours d'ouverture des travaux du conseil national, beaucoup reste à faire sur ce plan. Il a annoncé que 822 kasmas ont déjà élu ou choisi leurs responsables. Mais cela ne représente que 60 % de l'ensemble des kasmas réparties à travers tout le territoire. Il est vrai que l'opération avance. Mais il est vrai aussi que plus d'une année après le congrès, le résultat est maigre. Le FLN n'a pas fini d'en finir avec ses querelles intestines. Il est sommé d'achever l'opération de restructuration de la base avant d'appréhender le casse-tête des candidatures qui devrait intervenir dès l'automne. Il ne peut, par conséquent, prétendre aux législatives sans avoir définitivement réglé la question des kasmas et des mouhafadhas. Belkhadem préconise, en outre, l'amendement de la loi organique relative aux élections; une requête peu partagée par les autres partis mais qui constitue le noeud gordien de la représentativité dans les institutions. Les citoyens -qui vont aux urnes quand on le leur demande, sans grande conviction- savent qu'il n'y a pas de répondant de la part des élus, une fois installés dans leur tour d'ivoire. Les manifestations du ras-le-bol social qui ont lieu ici et là expriment aussi cette déception qui ne peut se trouver que dans la loi scélérate; la loi organique adoptée par un CNT illégitime. Il faut rappeler qu'elle a été à l'origine de disfonctionnements démocratiques qui ont choisi des hommes sans représentativité réelle, sans prolongements dans la société. La guerre sourde qui se poursuit au niveau de la base aura, à coup sûr, des répercussions sur les prochaines élections. Les militants qui ont été disqualifiés par l'élection des kasmas rongent leur frein pour repartir dans de nouvelles confrontations. On a beau mettre en avant la discipline du parti, il est évident qu'ils ne désarmeront pas avec autant de facilité. Le FLN nous a habitués aux soubresauts, aux compromis qui se font, aux alliances qui se tissent et aux rebondissements qui accompagnent les élections ou les précèdent. Les querelles en cours à présent iront en s'accentuant à l'approche des élections, d'autant que le FLN n'a pas encore achevé l'opération de renouvellement des structures. Il risque d'être bousculé par les échéances, sauf si les élections législatives sont reportées; un scénario difficile mais pas impossible.