Tout en gardant l'oeil sur la présidentielle, le secrétaire général affirme que son premier objectif est de préparer le double rendez-vous de 2012. Droit au but! Le FLN zoome sur l'horizon. Dans son agenda politique, trois événements à caractère capital: élections législatives et locales de 2012 et la présidentielle de 2014. En prévision de ces échéances, le parti installe son artillerie et renforce son potentiel humain. L'intense activité que connaît le parti n'est pas sans raison. Son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem a livré à demi- mot ses intentions pour les prochaines années. «La mission d'un parti politique est d'arriver au pouvoir», a déclaré Abdelaziz Belkhadem avec un sourire en coin. Cette phrase résume à elle seule, la realpolitik de l'ex-parti unique. S'expliquant lors d'un point de presse qu'il a animé hier à l'issue de l'installation de la commission de l'enseignement supérieur, de l'éducation et de la recherche scientifique, M.Belkhadem a livré quelques messages sur la stratégie du parti. «Notre premier objectif est de préparer les législatives et les locales de 2012», a-t-il affirmé en expliquant que pour la présidentielle, il reste encore du temps. La préparation du double rendez-vous de 2012, explique-t-il, ne commence pas trois mois avant l'élection, mais c'est un travail de fond qui se fait durant des années. «Les militants doivent se préparer dès maintenant à prendre attache avec les citoyens et les convaincre pour décrocher des sièges au Parlement», a-t-il encore expliqué. M.Belkhadem n'a d'ailleurs pas nié les motivations qui ont poussé son parti à multiplier ses actions actuellement. «Nous travaillons de sorte à préserver notre place de première force politique sur l'échiquier national», a-t-il précisé. Or, le FLN qui est déjà au pouvoir, aspire à une place prépondérante qui lui confère les commandes de l'appareil politique. Interrogé sur la préparation de sa candidature à la présidentielle de 2014, M.Belkhadem n'a pas voulu précipiter les choses. «Il est encore tôt pour en parler», a-t-il répondu aux journalistes. Pour lui, peu importe la personne, l'essentiel est que le parti soit le décideur. Même si le secrétaire général n'a pas voulu s'étaler sur ce point, il n'en demeure pas moins qu'il a sans doute, fait tous ses calculs. L'enjeu en vaut bien la chandelle. Un poste de président ne se prépare pas du jour au lendemain surtout lorsqu'il a un rival de la taille du Premier ministre. L'architecture qu'il s'est offerte depuis le 9e congrès, traduit les ambitions du parti. Des commissions et des secrétariats ont été installés dans différents secteurs pour tenter de trouver des solutions aux problèmes de la société. Interpellé sur la volonté du FLN de former un gouvernement parallèle, M.Belkhadem a répondu: «Où est le problème, si on veut installer un gouvernement parallèle?» Il a rappelé que le parti a déjà recouru à la constitution des groupes de travail en 2005 pour trouver des alternatives aux problèmes des citoyens. Jusqu'à présent, le parti a mis en place neuf commissions et compte en atteindre 13. Celles-ci seront chargées d'ouvrir un débat dans différents secteurs et d'associer tous les cadres et les compétences dans l'objectif de trouver des solutions. Hier, il a été procédé à l'installation de deux commissions à savoir, la commission de l'enseignement supérieur et de l'éducation et celle du programme économique et social. Le secrétaire général s'est également exprimé sur d'autres questions. Sur la présentation du bilan du gouvernement attendu par les parlementaires, M.Belkhadem dira qu'«il est peut-être en route». Sans confirmer, le chef de file du FLN a laissé comprendre que le gouvernement prépare son rapport. A propos de la proposition de loi criminalisant le colonialisme, M.Belkhadem indique que le projet est au niveau du gouvernement. Tout en restant optimiste, il assure qu'aucune partie n'est contre la criminalisation du colonialisme. Il a cité, comme exemple, le projet portant sur le Code de la famille qui a attendu 17 ans avant qu'il ne soit débattu. Revenant sur les relations avec la France, le secrétaire général a estimé qu'il n'y a pas de crise entre les deux pays. Pour lui, les relations doivent être menées dans le cadre des intérêts communs et du respect mutuel et la sauvegarde de la mémoire. Enfin, s'agissant de la levée de l'état d'urgence, M.Belkhadem s'est dit favorable si celui-ci entrave les libertés publiques tout en souhaitant son maintien s'il sauvegarde la sécurité.