Le Tchad est une République, située en Afrique centrale. Il compte 8 millions d'habitants sur une superficie de 1 284 000 km2 avec le français et l'arabe comme langues officielles. N'Djamena est sa capitale. Il est entouré par six pays africains: le Niger, le Nigéria, le Cameroun, la république Centrafricaine, le Soudan et la Libye. En 1990, l'ère Deby débute par une attaque de grande envergure et prend le pouvoir en 1993. Depuis, il a présidé les destinées du pays, pendant plus de trente années consécutives à la magistrature suprême, chaque fois réélu pour un nouveau mandat de 5 ans, lors d'élection présidentielle. Une rébellion éclate dans le Nord du pays à la frontière libyenne. Venus de Libye, les attaquants ont accroché l'armée tchadienne avec à sa tête le président Deby telle est l'information annoncée par la télévision tchadienne. Si réellement, il était au front à la tête de son Armée, il rejoint le club fermé des dictateurs morts «courageusement», comme Saddam en refusant de lui bander les yeux et en prononçant «la chahada» que tout musulman souhaiterait l'articuler pour rejoindre l'au-delà et trouver les portes du paradis ouvertes ou comme Moubarak qui a refusé de quitter son pays, affronter son destin inattendu et mort en Egypte ou comme Kadhafi de choisir son slogan «vaincre ou mourir» en Libye, emprunté au président Boumediene. Cette phrase a été prononcée lors du discours à l'occasion de l'envoi des troupes algériennes au Moyen-Orient, exception faite par Bénali, le Tunisien qui a choisi de s'enfuir en douce et mourir en exil. Au passage, mon premier contact avec le Tchad, fut la mission qui m'avait été confiée par le regretté Mohamed Salah Dembri, alors ministre des Affaires étrangères, avant son départ comme envoyé spécial du président auprès de Kadhafi, de décortiquer l'arrêt rendu par la Cour internationale de justice de La Haye, relatif au conflit avec la Libye sur la bande d'Aozou et son implication quant à nos frontières. Ceci dit, revenons à la mort du président Deby et ses conséquences internes et externes dans la région: Depuis 30 ans au pouvoir, réélu pour la 6ème fois il est déclaré mort au combat, ce mardi 20.04.2021. Nommé maréchal, sa dictature a certes, servi pour ainsi dire la stabilité du pays, mais elle a surtout répondu aux intérêts non avoués de l'Occident et particulièrement la France dont il fut un allié stratégique. Des raisons essentiellement sécuritaires et la mort inattendue du président ne permettent pas l'application de la Constitution indique-t-on dans les milieux proches du pouvoir. Un conseil militaire de transition est mis en place sous l'autorité de son fils, général et patron de la redoutable Garde républicaine après dissolution du Parlement et la fin de la mission du gouvernement. Cet organe est chargé d'organiser l'élection présidentielle dans les prochains 18 mois. Il n'est pas étonnant que son fils puisse lui succéder sauf évènement majeur de déstabilisation par une forte poussée rebelle, mais la France veille? Comme c'est le cas dans de pareilles dictatures très peu d'éléments sont inconnus d'autant que le communiqué laconique, qui annonce son décès au combat sans plus lorsqu'on sait qu'il a gouverné avec de sa famille, de ses proches et ses alliés. Comme pratiquement dans tous les pays africains, seule l'armée est l'institution organisée et disciplinée et constitue l'ossature solide du pouvoir politique. La Constitution a été mise en veilleuse. Elle prévoit l'intérim par le président du Parlement et l'organisation de l'élection présidentielle. Après le coup d'Etat au Mali, les remous lors de l'élection présidentielle au Niger et les attaques répétées des djihadistes dans la région et maintenant la mort du président tchadien et l'instabilité en Libye, tous ces évènements ne sont pas de nature à favoriser un climat loin des tensions dans cette partie du Sahel et notamment au plan sécuritaire puisque les troupes tchadiennes sont présentes au Mali et font face au terrorisme dans d'autres espaces territoriaux du Sahel. Une instabilité du Tchad serait une mauvaise affaire pour les pays voisins du Tchad. De toute manière, le printemps arabe constitue un élément du processus de déstabilisation de l'Afrique pour redessiner la nouvelle carte géopolitique de l'Afrique du Nord en vue de répondre aux intérêts inavoués du nouveau monde qui se met progressivement en place. Le retard accusé dans le dessin de la carte du Moyen-Orient est dû à l'entrée de la Russie en Syrie qui exige sa part du gâteau. Si au Moyen-Orient, les Etats vont voir le jour sur une base religieuse, linguistique ou raciale, la carte géopolitique de l'Afrique reposera sur l'énorme richesse du sous-sol, parce que l'Occident a atteint un niveau technologique et socio-économique tel qu'il n'y a qu'une seule et unique alternative qui s'ouvre à lui: la voie incontournable d'ouverture des économies nationales dans un marché mondial, entraînant une interdépendance croissante des pays. Ce constat amer va «légitimer» davantage le processus de mise sous leur coupe des ressources naturelles des pays sous- développés et aggrave davantage l'extrême pauvreté des populations alitées. Enfin, les funérailles du président tchadien devaient avoir lieu le vendredi 23 avril 2021 (hier Ndlr).