L'Algérie, qui ambitionne de sortir de sa dépendance aux hydrocarbures n'exclut aucune piste. Parmi celles qui offrent des opportunités avérées, il y a la coopération qu'elle entretient avec la Chine. Elle a été, dimanche dernier, au centre d'une rencontre entre le ministre des Finances, Aïmen Benabderrahmane et l'ambassadeur de la République populaire de Chine en Algérie, Li Lianhe. Les deux hommes ont évoqué les voies et les moyens de sa consolidation. Que se sont-ils dits? «Les deux parties ont passé en revue l'état de la coopération bilatérale ainsi que les voies et les moyens de sa consolidation», indique un communiqué du ministère des Finances. «La partie chinoise voit en l'Algérie un partenaire stratégique et oeuvre à une densification des relations bilatérales et leur élargissement aux différents domaines», a déclaré l'ambassadeur chinois, qui a affiché sa «satisfaction» quant au développement des relations multiformes liant les deux pays, durant ces dernières années. Le grand argentier du pays, qui a, de son côté, souligné les liens historiques qui unissent les deux pays, a mis en exergue le caractère «stratégique» de ces relations, consacré, notamment, par la conclusion de l'Accord de partenariat stratégique global signé entre les deux pays en février 2014, ainsi que l'adhésion de l'Algérie à l'initiative du président chinois «la Ceinture et la Route». Annoncé le 24 février 2014, le partenariat stratégique global visait à intensifier le dialogue politique à tous les niveaux, à travers des mécanismes réguliers pour la coordination, la programmation et l'évaluation de la coopération bilatérale dans tous les domaines, et le renforcement de la coopération dans les domaines économique, scientifique, technologique, militaire et sécuritaire, outre le domaine spatial et l'élargissement du rapprochement culturel et social entre les deux peuples pour répondre à leurs aspirations et servir les intérêts des deux pays. Quant à l'initiative chinoise «Obor» (One blet, One road- la Ceinture et la Route), nouvelle route de la soie, l'Algérie l'a rejointe fin 2018. Elle offre des avantages à ne pas rater. «À l'aube du nouveau plan quinquennal 2019-2023 de coopération sino-algérienne, la dynamique des nouvelles routes de la soie présente des opportunités certaines et de nombreux avantages pour l'Algérie», avait affirmé l'expert en intelligence économique, Abdenour Kachi lors d'une table ronde organisée, en décembre 2019, par l'Institut national d'études de stratégie globale (Inesg) sur l'initiative Obor, ses enjeux et ses opportunités. L'Algérie peut, en effet, s'adosser sur les relations historiques, d'amitié et les positions internationales qu'elle entretient avec «l'Empire du Milieu» pour maximaliser son partenariat avec le géant asiatique. Un avantage incontestable qui peut lui assurer une place privilégiée dans la stratégie de redéploiement de la seconde économie mondiale. Sa position géographique, dans le Bassin méditerranéen, véritable passerelle avec le continent européen, la place qu'elle occupe sur le continent africain, ses ressources énergétiques, minières et humaines attestées, font d'elle un marché incontestablement attractif qui ne demande qu'à être valorisé. L'Algérie, qui est face à des défis énergétiques vitaux à relever (relance de la production industrielle, augmentation exponentielle de la consommation interne d'énergie...), peut trouver des solutions dans cette initiative qu'offre la nouvelle route de la soie, tout en tenant compte du danger financier que recèle l'initiative chinoise.