C'est une formule qui tend à asseoir une stratégie durable pour la maîtrise de la question salariale. Suite à la dernière entrevue ayant regroupé les trois membres de la tripartite, ayant trait à l'actualisation des conventions de branche, la Confédération algérienne du patronat (CAP) s'affaire, d'ores et déjà, à l'élaboration des catégories professionnelles et salariales. C'est une question importante à plus d'un titre afin d'asseoir une stratégie durable pour la maîtrise de la question salariale qui revient avec acuité ces derniers jours. La situation actuelle comprend une faille dans le calcul des salaires en l'absence d'une stratégie salariale à long terme, qui devra prendre en compte les équilibres budgétaires et l'évolution sociale et macroéconomique. Les trois parties, en l'occurrence le patronat, la chefferie du gouvernement et le partenaire social, qui débattent d'un pacte économique et social, veulent coûte que coûte solutionner le casse-tête des salaires. La CAP, à en croire son président Boualem M'rakech, ne s'oppose pas à une revalorisation salariale, mais suggère une nouvelle grille qui tienne compte de l'évolution économique et de celle des catégories sociales et professionnelles. Cette formule fait l'objet d'une commission d'étude au sein de la CAP dont les résultats ont été proposés au gouvernement. Il est question plus précisément d'une étude sur la stabilité salariale à long terme, reposant sur des bases de référence bien précises. En d'autres termes, toute revalorisation salariale devra désormais faire référence aux critères sélectionnés. En un mot, une nouvelle loi sur les salaires s'impose. La dernière rencontre du trio Ugta, gouvernement et patronat a servi de plate-forme théorique qui sera consolidée par une entrevue qui va regrouper dans les tout prochains jours la CAP et le partenaire social. Le débat sur l'élaboration des catégories professionnelles et salariales a été donc relancé au sein de la CAP lors de la réunion, le 30 du mois écoulé, de son bureau exécutif. Il est question aussi de mettre en place des structures d'appui aux entreprises et des formations en faveur des prochains candidats au marché de l'emploi. A ce propos, la Confédération algérienne du patronat a paraphé un accord avec l'université algérienne ainsi qu'avec le ministère de la Formation professionnelle pour assurer la formation tout d'abord et l'insertion ensuite d'étudiants algériens dans le marché de travail. Une solution qui tend à venir à bout du divorce actuel entre l'université algérienne et le marché de l'emploi. Car, il ne fait aucun doute que l'université algérienne peine toujours à constituer le réservoir de cadres et de main-d'oeuvre qualifiée. C'est, en fait, l'une des suggestions de la CAP aux pouvoirs publics et au partenaire social afin de produire des éléments permettant «d'asseoir l'expansion de l'entreprise au bénéfice de tous». Car, dans une économie en pleine mutation, le patronat a aussi son rôle à jouer, puisque c'est l'entreprise qui est appelée à assumer la conduite de la nouvelle orientation économique.