La bataille des listes fait rage. À l'occasion de sa rencontre de concertation avec les 16 partis politiques en lice pour les législatives, le président de l'autorité nationale indépendante des élections(Anie), Mohamed Charfi, a été appelé à réhabiliter des candidats et des listes rejetées par les commissions de validation des délégations locales de son autorité. Les partis de la défunte coalition présidentielle, à savoir le FLN, RND, TAJ n'ont pas pris part à cette rencontre. Eu égard à la tendance qui se précise avec la domination des listes indépendantes, ces partis ne seraient que minorées dans la future assemblée. Le FLN, le parti le plus touché par ce phénomène de rejet, a fait savoir dans un communiqué que la plupart de ses listes ont fait l'objet de rejet à travers plusieurs wilayas sur la base de l'article 200 du Code électoral. Il est souligné que «la majorité des rejets, est liée au règlement de comptes ou l'abus de pouvoir discrétionnaire des délégations locales de l' Anie». Il considère que le traitement des dossiers de ses candidats par l'autorité électorale «était une opération d'attaque caractéristique ciblant son parti», appelant le président de l'autorité à intervenir pour remédier aux «dysfonctionnements» qui s'étaient produits. «Le RND qui a vu près d'une soixantaine de dossiers de ses candidats rejetés, n'a pas été convié à prendre part à cette rencontre», a précisé son chargé de communication, Safi Arabi. Le rejet des listes, le classement des candidats sur les listes électorales et la participation des partis à la surveillance et au dépouillement du scrutin sont des point inscrits à l'ordre du jour de ladite réunion. «Le président de l'Anie a promis de lever les réserves sur les listes annulées en raison du non-respect de l'âge pour permettre aux partis et aux listes indépendantes de remplacer les candidats exclus du scrutin», a indiqué, hier, le président du parti El Fadjr El djadid, Taher Benbaibech. Ce dernier estime qu' «il y va de la participation aux législatives» car, dit-il, «les listes rejetées représentent environ un million de voix qui vont grossir les rangs des boycotteurs». Il est à noter que la décision est prise malgré l'expiration, dimanche dernier à minuit, du délai d'examen des dossiers de candidature. En revanche, le premier responsable de l' Anie a fait savoir aux chefs de partis présents, d'après la même responsable politique que «le sort des dossiers de candidats et listes électorales rejetés en raison de soupçon d'appartenance aux milieux suspects de l'argent et des affaires conformément aux dispositions de l'article 200 du Code électoral, relève exclusivement de la justice, autrement dit des tribunaux administratifs». Les participants ont été informés que «le classement des candidats sur la liste ouverte, s'effectuera dans l'ordre alphabétique». Tandis que le numéro à attribuer pour chaque liste et les caractéristiques techniques du bulletin de vote «seront définis ultérieurement». Les raisons de l'exclusion de la course électorale de nombreux candidat sont «illégales», d'après certains partis ayant pris part à ladite réunion. Ils pointent du doigt «le non-respect de la présomption d'innocence lors du traitement de dossiers». Il y a un «excès» dans l'application de l'article 200, selon Soufiane Djilali. Le président du conseil consultatif du parti El-Adala, Lakhdar Benkhelaf a indiqué que «les partis avaient fait part de leurs préoccupations dont le rejet d'un grand nombre de candidats en vertu de l'article 200 de la loi organique portant régime électoral», lequel stipule, entre autres, que le candidat ne doit pas être connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales. L'article 191 cité par les plaignants stipule que la liste de candidatures présentée, sous peine d'être rejetée, doit (...)réserver, au moins, la moitié des candidats âgés de moins de 40 ans...