Sur les 12.000 hectares affectés pour les zones industrielles, pas moins de 50% des ces parcelles ne sont pas utilisées. Apparemment, les pouvoirs publics veulent en finir une bonne fois pour toutes avec le casse-tête du foncier industriel. Ainsi, le directeur général du Domaine national, M.Mohamed Benemeradi a déclaré que dans deux ans, pas moins de 20.000 hectares seront mobilisés dans le cadre des investissements économiques. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le directeur général du Domaine national a indiqué qu'une partie de la superficie citée sera récupérée suite à la dissolution de pas moins de 15.000 entreprises implantées à travers les différentes zones industrielles du pays. En outre, M.Benemradi a déploré la situation alarmante dans laquelle se retrouve le foncier industriel. «Sur une superficie de 30 000 hectares destinée à la construction de différentes zones d'activité, la majorité n'est pas utilisée à bon escient», a révélé l'invité de la Chaîne III. En effet, depuis trente ans, l'Etat a mis sur le marché quelque 12.000 hectares destinés à l'investissement économique dans le cadre de la mise en place de 70 zones industrielles; 10.000 autres hectares ont été destinés à la création de 80 zones d'activité. «Quand on voit la manière avec laquelle ces assiettes sont utilisées, il y a de quoi s'alarmer» a indiqué le directeur général du Domaine national. Se voulant plus clair, M.Benemeradi a souligné que «sur les 12.000 hectares affectés pour les zones industrielles, censées recevoir des investissements, pas moins de 50% des parcelles ne sont pas utilisés». La situation est également alarmante au niveau des zones d'activité. «Sur les 7850 hectares, 15% ne sont pas encore régularisés, et les propriétaires ne sont pas encore indemnisés» a ajouté le directeur général du Domaine national. Cette situation qui ne cesse de s'exacerber, accentue le dysfonctionnement des zones industrielles ou d'activité. Cela ne fait, en effet, que pénaliser les opérateurs installés et les gestionnaires des zones. Invité à Coeur ouvert avec L'Expression, à la fin du mois d'avril dernier, le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), M.Baghdadli a souligné que «si on comptabilise le tout, on constate qu'il y a une assiette de 22.500 hectares à travers le territoire national dont 30% des terrains sont disponibles». Cette déclaration a été d'ailleurs confirmée par M.Benemeradi. Ce dernier n'a pas manqué l'occasion de souligner que les pouvoirs publics sont en phase de préparer deux dispositifs législatifs réglementaires. Le premier concerne tous les terrains nus qui appartiennent à l'Etat tandis que le deuxième concerne tous les actifs bâtis. Il convient de souligner, par ailleurs, que depuis l'année 2000, l'Etat s'est lancé dans un vaste programme de réhabilitation des zones industrielles et zones d'activité. Il comporte des actions aussi bien matérielles qu'immatérielles. Il convient de citer, entre autres, la régularisation du foncier industriel par l'octroi des titres de propriété authentiques aux opérateurs occupant des terrains et en situation régulière, l'adaptation du système de gestion des zones, devenu inadéquat car pensé, élaboré et mis en place par rapport à un contexte aujourd'hui révolu. Il va de soi aussi de citer l'action relative à la formation et l'encadrement des gestionnaires des zones. Cela en s'inspirant des expériences similaires dans les pays industrialisés et la formation et le recyclage de l'encadrement à travers des bourses d'études de courte durée et des voyages d'études.