Un travail de recensement des assiettes foncières a déjà été réalisé par l'Etat. La pénurie de terrains d'assiette n'existe pas en Algérie. C'est par ces termes que le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) a préféré préluder son intervention sur la question épineuse du foncier industriel. Il ne nie pas que le dossier du foncier est l'un des plus complexes auquel fait face l'Algérie depuis longtemps. Cependant, il refuse de parler de pénurie du foncier. Certes, l'accès au foncier n'est pas une chose facile pour les investisseurs, reconnaît -il, mais cela n'est pas du tout dû à l'absence d'assiette. A l'exception de la capitale qui connaît un manque de terrain en raison de l'implantation de la majorité des projets, le problème ne se pose pas dans les autres régions. Pour preuve, argumente-t-il, il y a 72 zones industrielles s'étalant sur une surface de 15.000 hectares et 450 autres zones d'activité de 7500 hectares. «Si on comptabilise le tout, on constate qu'il y a une assiette de 22.500 hectares à travers le territoire national dont 30% des terrains sont disponibles», souligne le directeur. Par contre, l'invité de L'Expression ne cache pas le fait qu'il y a un véritable problème d'occupation «anarchique» des terrains et de lenteurs dans l'attribution des assiettes de terrain. Il y a lieu de rappeler, que plusieurs personnes ont accaparé des lots de terrain sans pour autant les exploiter. Evitant de s'étaler sur les détails de la problématique, le directeur a tenu à illustrer sa vision sur la stratégie à suivre pour la gestion de ces zones : «Il faut qu'il y ait une occupation spatiale intelligente et efficiente des espaces», suggère-t-il, c'est- à-dire, l'exploitation des terrains disponibles à travers tout le territoire national. Ceci va se faire, estime-t-il, à travers la réalisation de l'autoroute Est- Ouest et les projets de modernisation des lignes ferroviaires. «Ce programme va désenclaver toute l'Algérie», prévoit- il. Revenant sur le règlement du foncier, l'invité de L'Expression reste optimiste et croit en la volonté des pouvoirs publics de ficeler ce dossier qui traîne depuis des années. «L'Algérie connaît très bien ce qu'elle possède. Elle a identifié toutes les zones», révèle le directeur pour dire que l'Etat veut sérieusement clore ce dossier. Pour dégeler justement la situation et mettre le foncier à la disposition des opérateurs, M.Baghdadli indique qu'un grand travail est en train de se faire dans ce sens et des recensements ont déjà été réalisés. Il s'agit de récupérer les actifs résiduels des entreprises dissoutes et des actifs excédentaires des entreprises en activité ainsi que la partie du domaine privé de l'Etat. A en croire ses propos, l'Etat va passer au peigne fin les zones industrielles. Le règlement de ce dossier va mettre fin à la situation de blocage que connaît l'investissement. Il faut reconnaître que le foncier est le handicap majeur qui bloque les investissements étrangers. Le directeur a fait savoir que beaucoup d'opérateurs étrangers veulent investir en Algérie. L'amélioration des conditions de sécurité est l'un des facteurs qui ont motivé les opérateurs à s'installer ici. Le problème du foncier n'a pas empêché les opérateurs étrangers d'investir durant les dernières années.