Les choses sérieuses, en politique, commencent. C'est l'impression qui se dégage à travers ce qui vient d'être entériné comme processus électoral irréversible. L'enjeu est crucial, il y va de la pérennité des institutions de l'Etat et de la stabilité institutionnelle du pays. L'option de la gestion dans le cadre de la légalité constitutionnelle est plus que maintenue, elle est consacrée comme sacerdoce par les tenants du pouvoir en place. Cette détermination quant à un choix de gestion des affaires de l'Etat répond à un contexte très sensible et dangereux au plan de la géopolitique régionale et internationale. Le pays a connu une situation particulière et peu reluisante sur le plan politique, il s'agit d'une situation qui a failli emporter les institutions de l'Etat à cause d'une gestion despotique et prédatrice des affaires du pays. Cette période a laissé des stigmates et des traces aux plans économique et social. Mais, l'enjeu de taille est celui de la stabilité qui doit être gérée avec minutie et prudence. La stabilité des institutions de l'Etat constitue la trame de fond quant à un retour à la normale sur le plan politique et pour avoir la marge de manoeuvre à même de s'intéresser à l'essentiel, à savoir la relance effective de l'économie nationale qui subit des coups avec les effets et les conséquences néfastes de la pandémie de Covid-19. La situation politique est l'une des priorités de l'heure, elle est la matrice qui pourrait enclencher toute une dynamique aux plans économique et social si les mesures et des solutions concrètes seront mises en oeuvre pour aller de l'avant dans un processus constitutionnel. Celui-ci a trait à une stabilité institutionnelle dans le cadre d'une démarche qui ne tiendra compte que de la particularité de la situation au niveau intérieur sans tenir compte du chant des sirènes qui veulent canaliser le pays dans une démarche transitionnelle aux conséquences gravissimes en matière de stabilité institutionnelle et de la cohésion nationale. L'enjeu électoral incarné par les élections législatives anticipées se propose comme un paravent et un instrument quant à la gestion de l'étape et le maintien des équilibres en présence loin de tous les desiderata et les diktats venant d'outre-mer. L'Algérie, via son Etat et ses institutions, a un seul défi à relever aujourd'hui, c'est celui de faire consolider le processus politique en cours dont l'urne et la volonté populaire sont le seul critère susceptible d'opérer le changement et les transformations souhaitées par les protagonistes et la majorité des citoyens et des citoyennes. Il est tout à fait clair que les chantres d'une période de transition n'ont plus la marge de manoeuvre en mesure de leur permettre de manipuler le contexte et la situation politique du pays. L'erreur fatale des adeptes de la transition et de la constituante est le fait d'avoir entretenu cette démarche dans des chaumières somptueuses et huppées de l'hexagone et autres capitales des puissances étrangères qui parrainent et qui exportent la démocratie frelatée et qui n'est autre que de la poudre aux yeux. L'enjeu des élections législatives anticipées s'inscrit derechef dans cette approche visant à mettre un terme aux manipulations et des plans ourdis de l'extérieur pour faire admettre à l'Algérie un scénario à la libyenne ou à la syrienne et d'autres pays qui sont devenus des squelettes et une géographie fantomatique ni plus ni moins. L'étape du 12 juin prochain est celle qui coupera court avec les apprentis sorciers et les missionnés des officines étrangères dont l'objectif n'est pas un changement intrinsèque, mais de redistribuer les cartes dans le sens où l'Etat national sera juste une loque à la solde des puissances voraces en quête d'un gibier à leur portée. Les choses sérieuses ont bel et bien commencé et la récréation est bel et bien terminée aussi.