Attendue depuis des mois, la réouverture des frontières a été grandement saluée par les Algériens. Certes, la réouverture se fera de manière progressive à partir du 1er juin avec «un plan de cinq vols quotidiens de et vers les aéroports d'Alger, de Constantine et d'Oran». Une décision lourde de conséquences aussi bien pour la compagnie nationale Air Algérie que pour l'économie en général. Selon le communiqué ayant sanctionné le Conseil des ministres, cette réouverture est conditionnée par «l'obligation de présenter un test PCR de moins de 36 heures pour chaque voyageur». Une réouverture à même de soulager des millions d'Algériens, notamment ceux bloqués à l'étranger depuis plus d'une année d'attente, suite à la décision de la fermeture des frontières prise en mars 2020. Toutefois, le rapatriement des Algériens à l'étranger et l'entrée des voyageurs sur le sol du pays seront encadrés par la présentation d'un test PCR négatif de moins de 36 heures. Un test antigénique sera également pratiqué à l'arrivée en Algérie. Les personnes testées positives seront soumises à une quarantaine de 10 jours dans un hôtel aux frais des voyageurs. ce sujet, le professeur Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé de la lutte et du suivi de la pandémie de Covid-19 en Algérie, a assuré, hier, sur la chaîne privée, Ennahar TV, que la priorité sera donnée aux Algériens encore bloqués à l'étranger. «Il y a des cas prioritaires. Les premiers vols seront, en principe, destinés pour ceux qui sont bloqués depuis mars 2020», a-t-il soutenu. Concernant les personnes en provenance de pays connus pour leur forte propagation du virus «celles-ci seront soumises à des mesures plus strictes: après le confinement de 10 jours, elles devront subir des examens médicaux approfondis», a précisé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid. Une aubaine pour la compagnie nationale Air Algérie contrainte de clouer ses avions au sol depuis la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux, décidées le 17 mars 2020, et dont le manque à gagner avoisine les 450 millions de dollars, soit l'équivalent de 60 milliards de dinars durant toute la période de confinement. Dans ce contexte, la direction d'Air Algérie a demandé, officiellement, à sept pays d'ouvrir leur espace aérien aux avions algériens et de programmer des vols vers leurs aéroports. Selon des sources, ces pays sont la France, le Canada, l'Espagne, les Emirats arabes unis, la Belgique, la Turquie et l'Angleterre. Un choix dicté par le nombre d'Algériens y résidant, en plus d'être les destinations les plus recherchées. Outre les répercussions socio-économiques positives, cette réouverture accélérera la campagne de vaccination contre la pandémie de coronavirus. Avec la réouverture des frontières, à coup sûr que la demande surpassera l'offre en raison du flux de voyageurs aspirant à changer d'air. D'où l'impératif d'accélérer la vaccination. À ce sujet, Abderrahmane Benbouzid s'est voulu rassurant en affirmant que «nous allons accélérer la vaccination en mai. Nous espérerons aussi recevoir des doses en juin». Actuellement, seules quelques milliers de personnes ont été vaccinées depuis janvier, en attendant la production du Spoutnik V en Algérie. Sur un autre plan, cette réouverture aura certainement un impact sur la relance économique compromise dans son volet partenariat. Une réouverture à même de booster l'attraction des IDE et le transfert des technologies. Dans ce sillage, il y a lieu de signaler l'impact de cette réouverture sur le marché noir de la devise et ses conséquences sur le taux de change qui risque de s'enflammer davantage. En fait, la réouverture des frontières est une invite à la reprise de certaines activités de l'informel.