Une révolution. Les citoyens auront un droit de regard sur les dépenses publiques. C'est une nouvelle culture de la relation à l'argent qui va s'instaurer. Il était temps de mettre fin à cette espèce d'opacité qui régnait autour de la gestion des finances du pays, entourée de suspicion, à juste titre d'ailleurs, vu les affaires de corruption qui ont éclaboussé les institutions de la République et conduit d'anciens Premiers ministres, des ministres, des hommes d'affaires, des responsables de partis...en prison. Cette «page noire» de la dilapidation des deniers publics n'est pas évoquée par la loi organique 18-15 relative aux lois de finances, qui entrera en vigueur en 2023. Elle met cependant en exergue le but qui lui est assigné: la consécration du «budget citoyen. C'est quoi un budget citoyen? Selon la définition qui lui est attribuée, le budget citoyen est considéré comme un document simplifié de la loi de finances. Il permet, aux citoyens de suivre les dépenses publiques et de prendre connaissance des niveaux du déficit budgétaire et de l'endettement public, ainsi que de l'évolution des principaux indicateurs macro-économiques. Une explication confortée par le directeur général du budget au ministère des Finances. La loi organique 18-15, relative aux lois de finances, qui entrera en vigueur en 2023, consacrera le «budget citoyen» qui se veut une version simplifiée des lois de finances, dans le but de faciliter l'accès des citoyens à l'information se rapportant à la dépense des fonds publics, a indiqué, jeudi, Abdelaziz Fayed, dans un exposé sur le cadre juridique énoncé dans la loi organique relative aux lois de finances, présenté lors d'une journée d'étude organisée au siège de la wilaya d'Alger, en présence du wali, Youcef Cherfa et des cadres de la wilaya concernés par la gestion des différents budgets (cadres de l'administration locale). Le système de modernisation budgétaire, incarné par la loi organique 18-15 et qui «prévoit une révision du mode de gestion des fonds publics de manière à passer d'une logique de moyens à une logique de résultats», a été dessiné par le DG du budget. À compter de 2023, cette loi organique consacrera le «budget citoyen» qui se veut une version simplifiée des lois de finances, qui permettra aux citoyens de savoir comment les fonds publics sont utilisés et dépensés, est-il souligné. La loi organique, adoptée en 2018 et devant entrer en vigueur en 2023, prévoit une version du budget à travers un portefeuille de programmes dédiés à chaque département ministériel, concrétisant la politique publique dans les différents secteurs, avec refonte des indicateurs d'efficacité, pour mesurer l'impact de la mise en oeuvre de ces programmes, la qualité et le coût du service public, poursuit une dépêche de l'APS qui a répercuté l'intervention du directeur général du budget au ministère des Finances. Cette nouvelle approche repose sur l'allocation des ressources financières en fonction de besoins prédéfinis, avec la liberté d'initiative pour les gestionnaires dont les responsabilités seront bien définies et qui devront rendre des comptes concernant les résultats de la mise en oeuvre des programmes, poursuit la même source. Des journées d'étude analogues seront organisées au niveau de toutes les wilayas du pays, pour présenter cette loi organique, a précisé Abdelaziz Fayed. Sur quoi porteront-elles? Les participants bénéficieront d'une formation pratique, à travers des ateliers qui permettront l'élaboration d'un budget et d'un programme, selon les normes fixées par la loi organique relative aux lois de finances, a précisé ce haut responsable du département de Aïmen Benabderrahmane. La «révolution» est en marche...