Des cortèges nuptiaux, on en voit tous les jours. Il y a forcément un endroit où se tenaient toutes ces fêtes. C'est l'incompréhension mise en avant, jeudi à Béjaïa, par les exploitants et gérants des salles des fêtes et toutes les personnes actives qui vivent indirectement de cette activité lors d'un énième rassemblement tenu devant le siège de la wilaya. Incompréhension, colère, indignation, les mots fusent de partout pour dénoncer ce que qualifient les protestataires de «hogra». Alors que les mosquées, comme lieux de rassemblement et porteurs de risque, sont réouvertes ainsi que pratiquement l'ensemble des lieux publics où l'on se côtoie allègrement depuis plusieurs semaines sans même faire cas du moindre geste sanitaire, les salles des fêtes demeurent fermées. Pis encore, les mariages sont célébrés chaque jour, et ce ne sont pas ces cortèges nuptiaux qui vont le démentir. Célébrés dans des endroits qui ne sont pas conçus pour ça et sans aucune mesure sécuritaire d'ordre sanitaire et non homologués pour ce genre de festivités, les mariages, les circoncisions et bientôt la réussite aux examens de fin d'année, se passent en toute «impunité». Certaines salles des fêtes ont repris du service on ne sait comment, s'interroge-t-on. En un mot, l'activité d'organisation de mariages et autres événements festifs se clochardise à Béjaïa. Les propriétaires des salles des fêtes mettent la pression sur les pouvoirs publics afin de libérer cette activité qui est source de revenus directs et indirects à des centaines de familles. Même les services de sécurité ont été saisis sur l'organisation des mariages de manière clandestine, mais en vain. Le «laxisme» est flagrant. «On ferme les yeux sur des mariages clandestins et certaines festivités dans les hôtels alors qu'on nous impose une fermeture», s'interrogeait,avant-hier, Fahim Ziani, le propriétaire de la salle des fêtes «Vis la joie». Soutenus par tous les auxiliaires, photographes, DJ, garçons de salle, etc., ainsi que les futurs mariés, mais également les chefs de familles, qui ont rejoint le rassemblement., les propriétaires, exploitants et gérants des salles des fêtes ne comptent pas lâcher prise, menaçant même de rouvrir leurs établissements sans préavis sachant que les mariages sont célébrés au noir et des regroupements y sont autorisés. Le gouvernement est de nouveau interpellé sur ce sujet de réouverture des salles qui disposent, pourtant, d'un protocole sanitaire. C'est l'expectative, qui perdure après plus d'une année sans aucun revenu. Jeudi, ils ont crié, à qui veut les entendre, qu'ils sont sérieusement au bout du rouleau et qu'une intervention salvatrice est attendue. Il est temps que le décret du 4 juin 2005 régissant les établissements de spectacles et de divertissement soit appliqué pour tous