Colère et indignation des gérants des salles des fêtes dans la wilaya de Béjaïa. Alors que les salles des fêtes sont toujours interdites d'activité depuis bientôt deux saisons, "l'informel bat son plein au vu et au su de tout le monde", a déploré Fahim Ziani, le gérant d'une salle des fêtes et porte-parole du collectif des gérants et exploitants de salles des fêtes de Béjaïa. Bien qu'il veuille croire à une évolution positive, il dit ne pas comprendre "pourquoi le gouvernement continue à s'opposer à la réouverture des salles des fêtes" dont l'activité est à l'arrêt depuis bientôt deux ans. "Vous n'êtes pas sans savoir que le chiffre d'affaires est réalisé les mois de juillet et d'août. S'il n'y a pas d'ouverture d'ici à l'après-Ramadhan, on peut considérer 2021 irrécupérable comme l'année précédente alors qu'il n'y a pas seulement que les propriétaires qui sont au chômage mais tous les intervenants dans ces établissements, dont les photographes, les DJ, les cuisiniers, les garçons de salle, etc". Et dans le même temps, regrette le gérant d'une salle des fêtes d'Akbou, c'est que "des mariages sont célébrés au noir" et des "regroupements y sont autorisés comme cela a été cas le 8 mars dernier à l'occasion de rencontres publiques" alors que "le gouvernement refuse la réouverture de nos salles, qui disposent pourtant d'un protocole sanitaire des plus adaptés à la situation". D'ailleurs, "nous n'avons pas manqué d'interpeller les autorités de la wilaya de Béjaïa, qui nous ont demandé un rapport détaillé. Ce que nous avons fait", ajoute-t-il. Le rapport en question a été déposé auprès des services de sécurité de la wilaya. Le collectif y a dénoncé "les aberrations dans la gestion des restrictions et des interdictions des événements festifs (mariages et autres cérémonies sociales) par les autorités administratives et sécuritaires de notre wilaya". On y a expliqué notamment que dans le contexte sanitaire, marqué par la pandémie de Covid-19, "les salles des fêtes dûment agréées sont interdites d'activité, (alors que) dans le même temps d'innombrables fêtes et cérémonies sont organisées dans des espaces incontrôlables (maisons rurales, garages, appartements, fermes, etc.) !" Le plus étonnant, affirme-t-on, on cite "des hôtels et des salles agréées (à Fenaïa, au chef-lieu de Béjaïa ville, à Saket, à Tighremt (Toudja), à Taghzouyt, à Aboudaou (Tala Hamza), qui ouvrent leurs espaces à des festivités de grande ampleur !" Et d'ajouter : "Le laxisme des autorités nous laisse perplexes ! Cette pratique de deux poids, deux mesures nous interpelle ! Les rues de notre wilaya — nous supposons que c'est le cas un peu partout à travers le pays — sont sillonnées au quotidien par des dizaines de cortèges bruyants au vu et au su des autorités. Ces fêtes informelles participent de la propagation rapide de la pandémie en ce temps du variant anglais dix fois plus transmissible que le virus souche !" Sur un autre chapitre, on a regretté qu'en même temps les autorités judiciaires se mettent de la partie. Comment ? "En rendant des jugements en faveur de clients, qui réclament le remboursement immédiat de leurs avances alors que nos établissements ont été contraints à la fermeture depuis la mi-mars". "Et beaucoup de gérants et d'exploitants se sont retrouvés en difficulté, voire sont tombés dans la précarité la plus totale", a expliqué M. Ziani.