Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a débarqué, hier, au Moyen-Orient pour une rencontre avec le chef sioniste Benjamin Netanyahu, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et les dirigeants égyptien et jordanien, au lendemain de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin aux exactions israéliennes à Ghaza. «Les Etats-Unis se sont engagés dans une diplomatie active pour mettre fin aux hostilités et réduire les tensions», a déclaré le secrétaire d'Etat, mandaté par le président Joe Biden qui a publié un communiqué pour dire que «le secrétaire d'Etat Blinken va rencontrer les dirigeants israéliens pour évoquer notre soutien inébranlable à la sécurité d'Israël. Il poursuivra les efforts de notre gouvernement pour rebâtir les liens avec les Palestiniens et leurs dirigeants ainsi que notre soutien à leur endroit, après des années durant lesquelles ils ont été délaissés».On com-prend que le président des Etats-Unis n'a nul autre choix que d'insister, en chaque occasion, sur le lien particulier entre son pays et l'entité sioniste à laquelle il verse un tribut annuel de 3,8 milliards de dollars, validé par le président Barack Obama, sans compter d'autres largesses sur le dos des contribuables. «Et il va dialoguer avec d'autres partenaires-clés de la région, notamment au sujet des efforts internationaux coordonnés pour garantir qu'une assistance immédiate parvienne à Ghaza, de manière à profiter à ses habitants et pas au Hamas, et au sujet de la manière de réduire les risques d'une résurgence du conflit dans les mois à venir», a ajouté le dirigeant démocrate. Autre message subliminal pour donner les gages nécessaires à l'Etat hébreu dans sa politique de spoliation et d'exaction endurée, depuis de nombreuses décennies, par un peuple palestinien sans armes et soumis, en ce qui concerne Ghaza, à un blocus inhumain, exercé par les sionistes depuis quinze ans sans que cela n'émeuve en rien la communauté internationale. Ghaza a été pratiquement détruite durant les onze jours de bombardements, les pilotes israéliens avouant sans gêne aucune avoir donné libre cours à leur «frustration». Des centaines d'immeubles ont été détruits, des centaines de civils tués parmi lesquels des dizaines d'enfants, des écoles, des hôpitaux et l'unique centre de lutte contre le Covid-19 sciemment atomisés par une armée sioniste qui n' a pas hésité à recourir à des bombes au phosphore. Malgré tous ces crimes de guerre, fièrement assumés par un Premier ministre israélien qui espère en tirer les dividendes électoraux, les puissances occidentales persistent et signent dans leur allégeance inconditionnelle au lobby sioniste et délivrent, avec une touchante unanimité, leur quitus au nom du «droit à se défendre» dont seul Israël peut se parer. Autre signe de l'ambiguïté et du parti pris de ces puissances qui prônent «la solution à deux Etats» mais redoutent d'être taxées d'antisémites, pour des raisons historiques évidentes. Leur «médiation», sans cesse balayée par les dirigeants israéliens forts de leur arrogance et de leur mainmise sur les leviers politico-économiques de ces pays, ne va jamais aussi loin que des voeux et des exhortations à peine crédibles, auquel cas il ne faut pas trop se berner d'illusions et croire que ce qui n'a pas été possible pendant des décennies va miraculeusement s'avérer probable, aujourd'hui.