Hier encore, une dizaine de Palestiniens ont été tués dans différents raids de l'aviation israélienne. La situation imposée aux Palestiniens depuis le mois de juin dernier n'a fait qu'empirer. Après que des dizaines de blindés ont investi les quartiers est de la ville de Ghaza, Zeïtoun et Choujaïa par les points de passage de Nahal Oz et Karwi, bloquant la zone industrielle de ce dernier village qui est, en fait, l'unique point de passage du transit de marchandises entre Israël et la ville de Ghaza, c'est à un véritable siège qu'est soumise la ville, alors que le carnage se poursuivait à huis clos. Après avoir bombardé le ministère des Affaires étrangères à Ghaza, les premières victimes palestiniennes civiles sont tombées à Beït Hanoun, dans le nord de la bande de Ghaza. Les hauts des immeubles ont été pris d'assaut par des tireurs d'élite israéliens. Après près d'un mois de bombardements de la bande de Ghaza, le bilan ne cesse de s'alourdir, dépassant les 120 victimes. L'attaque perpétrée dans la région de Beït Lahya et dans la périphérie de la ville de Ghaza s'est soldée par la mort de plus d'une centaine de civils, et pour maintenir la pression sur le gouvernement palestinien, l'aviation israélienne a intensifié ses raids contre les ministères, détruisant entièrement celui des Affaires étrangères. Et comme si cela ne suffisait pas, des chars, des blindés, des bulldozers ont été lancés par l'armée de l'Etat hébreu pour laminer et réduire en ruine la ville de Ghaza, dont toutes les infrastructures ont été détruites. Après les frappes «chirurgicales», nouveau concept dans le jargon guerrier du frère jumeau américain, c'est la politique de la terre brûlée qui est adoptée par l'Etat hébreu, mettant en application le plan sioniste de la création du Grand Israël. Une terminologie de la honte vient de naître: «Les frappes sont disproportionnées pour la libération d'un otage», ont déclaré les diplomaties occidentales auxquelles a joint sa voix Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies. La disproportion d'un peuple aux mains nues face à l'une des plus grandes puissances militaires mondiales, dont le bras armé, n'est autre que les Etats-Unis. Une protection de marbre dont bénéficie l'Etat d'Israël. En fait, la stratégie américaine, c'est le bâton et la carotte en vertu d'un principe: un pays faible ne mérite aucune faveur. Reste qu'un peuple menacé d'une expédition punitive par une superpuissance a intérêt à faire bonne figure et se soumettre aux plus forts s'il veut se ménager l'appui de la «communauté internationale». Les Palestiniens, qui courent après un Etat depuis 1948 après avoir été spoliés de leurs terres, sont aujourd'hui en train de se faire massacrer sous les yeux d'une «communauté internationale» incapable de faire entendre sa voix. Les Etats-Unis ont donc solennellement donné leur bénédiction à ce massacre à ciel ouvert. La destruction programmée de Ghaza en est peut-être la première étape. Les Palestiniens, plus que jamais, sont face à leur destin, le règlement du conflit qui les oppose à l'Etat hébreu est différé pour longtemps, certainement.