Incha allah et Hamdoulilah sont, entre autres, deux nouveaux singles que la chanteuse a interprété en exclusivité pour son public algérien. 19h45. Il y a foule, agglutinée, à l'extérieur de la salle Ibn Khaldoun. Alors que la pluie ne cesse de tomber, les jeunes et moins jeunes accompagnés qui de leur maman qui de leur papa ou grand frère et amis font la queue pour pouvoir accéder enfin à l'entrée. C'est l'effervescence. On pousse un peu, le ticket payé à 700 DA, à la main. 20h, on ouvre enfin la porte avec confiscation des appareils photo. Mais à la grande déception du public, il faudra attendre près d'une heure pour, enfin, assister au spectacle. Et pour cause, Nadya et ses musiciens ayant balancé pendant plus de 3 heures, cela ne laisse pas beaucoup de temps au groupe Djezma d'en faire autant. Leur balance à peine entamée, qu'on ouvre les portes au bout de cinq minutes, laissant Ali, Nacim et Zaki dans l'incapacité de bien se préparer. Forcément, répéter face à une salle excédée, en délire, et surtout venue spécialement voir son idole, Nadya, cela n'est pas pour les enchanter. C'est donc le refus de monter sur scène qui tombe. Déjà que le nom de leur groupe est à peine perceptible à l'affiche... On égrène ainsi les minutes, en sus des sifflements et des cris d'impatience. L'heure de passage de cette première partie avortée et, la voilà Nadya qui s'amène enfin, vers 21h15, à grosse caisse de rythmes et voile de fumée. Histoire de faire monter l'adrénaline. Et le tour est joué. Une entrée triomphale qui fera lever tout de go les fans de leurs sièges. Dehors, dans le hall de la salle Ibn Khaldoun, on aperçoit le groupe Djezma, l'air déconfit. Les portes fermées, les derniers à ne pas avoir pu accéder à la salle frappent inlassablement à la porte... Retour à la salle, complètement dans le noir et cette impression de tremblement de terre... Parle-moi ouvre le concert. «Ça va?», crie Nadya au top de sa forme. «Le public algérien est encore plus chaud que celui de Paris!», fait-elle remarquer, enthousiasmée. Il va sans dire que les plus jeunes connaissent les textes de ses chansons par coeur. Une mélodie orientale fait place au titre signe puis, son dernier titre phare, Tous les mots. C'est en «exclusivité» dit-elle qu'elle interprétera Hamdoulilah qui figurera sur son prochain album. «Pour exprimer mon rapport au divin et lui rendre hommage», révèle-t-elle encore. Une ballade gospel qui jettera un peu de douceur dans cette ambiance survoltée. S'ensuivra encore une ballade jazz sentimentale, intitulée Incha Allah, («Toi et moi omri...») «Comme je vois que vous êtes chaud, je ne vais pas vous lâcher!». Et c'est parti!... La cadence R'nb reprend de plus belle avec ce morceau au bagou énergique et athlétique. Et la salle plonge dans le noir. Nadya et son groupe de musiciens qui s'étaient éclipsés un moment réapparaissent pour reprendre Hamdoulilah et «redonner cette énergie» qu'elle dira avoir captée parmi le public. «Vous ne pensez pas que je vais vous quitter après une chanson douce!» Et de lancer à nouveau Tous les mots que l'on se jette... et ce, en forçant à chaque fois, d'être plus forte que ce play-back... Un dernier moment de folie, immortalisé sous l'oeil de la caméra de TF1 et le photographe de Paris-Match notamment et c'est la fin du concert. Nadya qui reçoit un bouquet de fleurs, ne part pas, non sans exhorter son public à aller au bout de ses rêves. Et comme lui disait sa grand-mère, lâche-t-elle: «Dirou raïcom!» (faites ce que vous voulez!) Le public se disperse alors que certains restent encore sur leur faim. Dehors, une pluie fine continue à tomber mais l'atmosphère, est du coup, plus adoucie dans les coeurs.