Une certaine fébrilité était dans l'air, jeudi soir, à la salle Ibn Khaldoun. Un je ne sais quoi de festif dans l'air. Des grappes humaines s'étaient agglutinées en faisant le pied de grue depuis 18h, et ce, malgré une bruine incessante n'ayant pas dissuadé cette foule. Pour cause ! Nâdiya, la chanteuse française de r'n'b originaire de la région de Mostaganem, y donnait un concert unique au grand bonheur de ses fans constitués exclusivement d'adolescents, dont certains « mordus » ont obligé leurs parents à débourser 1500 DA pour des places au marché noir. Cependant, quand on aime, on ne compte pas. Il est 21h, et les spectateurs commencent à trépigner. Ils scandent le prénom Nâdiya ! Histoire de dire : cela commence à être longuet ! 21h10. Extinction des feux. La salle est illuminée par des téléphones potables. Des posters à l'effigie de Nâdiya sont brandis. C'est parti pour le show. Nâdiya, jeans destroy, corset et cuissarde marron, faux air de l'actrice Cindy Crawford et de Nadia Fares (grain de beauté en commun), apparaît sous un tonnerre d'applaudissements, des sifflements frénétiques et de youyous. Elle ouvrira son show case-car ayant duré une heure avec Parle-moi et puis embrayera sur Si loin de vous (mais si près de ses fans en leur serrant les mains) et son tube du moment Tous ces mots. Nâdiya interprétera deux titres inédits devant figurer sur son nouvel album éponyme Nâdiya. Il s'agit de Inchallah (pas celui de Latifa Arfaoui) sur une langueur orchestrale d'un film de David Lean ou encore Rissala de Mustapha El Akkad et El Hamdou Lillah, un gospel. C'est sûr, Nâdiya une sister soul. Dont acte ! Rappelée par le public, elle chantera El hamdou Lillah et Tous ces mots en bis repetita. Nâdiya en speed démon mettra en effervescence ses aficionados. « Le peuple (public) algérien est beaucoup plus chaud... show qu'à Paris. Merci Alger, ma vie, omri ! », congratulera-t-elle son bon public !