L'Algérie est le pays méditerranéen dont l'activité touristique est la plus faible. La réunion hier à Hammamet en Tunisie, des ministres du Tourisme des cinq pays du Maghreb et leurs homologues européens, (Espagne, Italie, Malte, Portugal et France), se veut une occasion pour les pays du Bassin occidental de la Méditerranée de dresser les soubassements d'une réelle coopération dans le domaine touristique. Inscrite dans le prolongement du dialogue dit des «5+5», «cette réunion sera l'occasion pour ces dix pays d'examiner les moyens de renforcer la coopération et la complémentarité de leurs produits touristiques», fera savoir à cet effet, le ministre tunisien du Tourisme, M.Tidjani Haddad. Il est donc question de l'établissement d'une stratégie d'investissement bilatérale axée sur une meilleure exploitation du potentiel touristique dont jouissent les cinq pays du Maghreb, à savoir l'Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye et le Maroc et leurs partenaires de la rive nord de la Méditerranée dans le cadre du dialogue «5+5», jusque-là de nature informelle. Il faut savoir qu'une telle rencontre est d'une importance capitale au regard de ses animateurs. Ceci pour la simple et bonne raison que le bassin occidental de la Méditerranée canalise à lui seul le tiers des activités touristiques dans le monde. Néanmoins, la question qui se pose pour les Algériens est de savoir quel impact une telle réunion pourrait avoir sur le plan du développement du secteur du tourisme, tout en sachant que l'Algérie est le pays méditerranée dont l'activité touristique est la plus faible. C'est en substance ce qu'a fait ressortir le dernier rapport de la Commission européenne dans le cadre du programme Meda. Cet état des lieux semble irriter à plus d'un titre notre ministre du Tourisme qui participe à la rencontre qui se clôt aujourd'hui à Hammamet. «Il est inconcevable que l'Algérie, qui recèle des potentialités diverses et énormes, reste en marge du développement vertigineux que connaît le tourisme dans le monde», a en effet déclaré M.Nourredine Moussa, lors de son passage le mois écoulé au forum de l'Entv. Lors de cette rencontre avec les professionnels des médias, le premier responsable du secteur indiquera qu'à l'horizon 2015, «l'Algérie s'attend à l'arrivée de quelque 4 millions de touristes, ce qui permettra au pays d'enregistrer un revenu d'un milliard de dollars approximativement». Un chiffre bien loin des ambitions du Maroc qui espère accueillir 10 millions de visiteurs à l'horizon de 2010, de même que la Tunisie qui, sans doute, reste la destination la plus prisée dans toute la région. Ainsi, l'on peut constater aisément qu'en termes de développement du secteur du tourisme, l'Algérie enregistre un retard criant et ce, malgré son potentiel considérable qui, selon les spécialistes, peut être décliné sous diverses formes: tourisme balnéaire, saharien, culturel etc. En outre, ce retard en question est dû, certes, au problème sécuritaire, mais aussi à l'absence d'une politique fiable visant le développement et l'épanouissement du secteur, soutiennent de nombreux observateurs. De là, l'on peut dire que la participation de notre ministre du Tourisme à la rencontre qui se tient à Hammamet a pour objectif de s'imprégner des expériences des pays du Bassin occidental de la Méditerranée qui ont fait de leur tourisme un facteur réel de développement.