Mon ancien voisin de la place «Bélisaire» (Placette «Eddiouana») à Tébessa, le boute-en train et camarade de classe, collègue aux quotidiens An Nasr et El Moudjahid qu'il a quittés pour aller vers l'aventure du privé, et fonder Le Soir D'Algérie, et ami de toujours, tu viens de nous quitter le 4 juin 2021 en Espagne, et nos souvenirs communs, resteront à jamais gravés dans ma mémoire pourtant, touchée par un méchant AVC dévastateur! Je m'y attendais depuis que je t'ai appelé alors que tu étais coincé en Espagne, à cause de la pandémie qui faisait rage au pays de Cervantes et que tu m'informais sur ton état de santé qui prenait un chemin difficile. Comme pour te calmer, je t'ai entretenu longuement sur mon AVC de 2016 qui stagnait et voyais tout le côté droit, complètement paralysé! Lorsque tu me demandais comment je m'y prenais pour écrire, je te rassurais en te répondant que j'ai appris à 75 ans à taper sur le micro-portable, histoire de continuer avec ma chronique judiciaire. Nous passâmes une heure à parler du passé de Tébessa, avec nos amis avec qui nous avions joué, longtemps à la «roue au fil de fer», aux billes, aux dominos, au foot, bien sûr, au «gendarme et au voleur», au «pile-face» et à tous les jeux instaurés dès 1949. Je citerai au passage, feu le moudjahid Med dit «Hammoudi» Bouzid, qui fit l'école buissonnière et prit le maquis dans les Aurès - El-Mamcha en 1957 (il avait à peine 14 ans), feu Mohamed Hardi, qui deviendra plus tard, le ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de feu Bélaïd Abdesslam et sera assassiné en 1975, Ali Zarrougui, feu Mokded dit «Med Kaouana» Mokhtar Saâdi et feu Ismaïl Kesri! Avec toute cette équipe, nous nous amusâmes mieux que des gamins liés d'une éternelle et forte amitié qui restera longtemps inébranlable. Même à Alger, nous étions voisins au Plateau des Annassers-Kouba, avec Djamel Saïfi, alors grand chef de rubrique à El Moudjahid, celui qui regroupait autour de feu Nouredine Nait Mazi, feu Mohamed Abderrahmani, Maâmar Farah, Ahmed Fattani, feu Farhat Cherkit, Kamel Oulmane, et ,autres feu Mahmoud Boussoussa, Omar Belhouchet, Ahmed Ancer ect... Nous avions vécu de grands moments grâce à une saine amitié qui fit de nous des frères, simplement, dispersés par le maktoub et surtout le devoir de participer à la reconstruction du pays! Notre plus beau souvenir fut les nombreuses couvertures de la révolution agraire et nous sillonnâmes, chacun de son côté, les steppes de Tébessa, Khenchela, M'sila, le sud de Médéa, Tiaret, Saida etc.... À Alger, tu me prias vainement, de changer d'accent, en laissant tomber celui de Tébessa, trop «chantonnant» et «féminisant» l'interlocuteur! Nous rigolions à chaque intervention des Tébessiens, mais nous rigolions encore plus devant ton accent... local, celui des Annassers-Kouba (Alger) que tu avais vite appris et adopté! Voilà, mon très cher ami et frère Mayouf, ou plutôt Zoubir Souissi, ce dont je me souviens de nos nombreuses années passées ensemble, depuis que Ami Mahmoud Souissi, ton regretté papa, le mécanicien- conducteur de trains muté de Constantine à Tébessa au début des années 40, ce qui te permit de grandir avec nous, les Tébessiens, les enfants des remparts «byzantins» et des monuments romains de l'Antique «Thevest»! Je terminerai ma vie avec le souvenir de Zoubir, le gamin qui aimait rire et jouer au rigolo, l'adolescent qui respectait ses camarades de classe, n'avait pour ses voisins que de la complicité, dans le rire, et devenait le réconfortant soutien, lorsqu'un malheur frappait ses amis ou leurs familles par sa connaissance déjà, de la vie quotidienne des Algériens qui évoluaient dans un environnement «policier» du côté de la place de la mairie mitoyenne du sinistre commissariat, avec des flics français comme les «Caramitchou», «Robert Fon» ou encore le «terrible-bourreau-Simon Touitou» qui adorait chasser les «bicots». Et là, Zoubir entretenait et répondait au flic dans un parfait français, qui laissait le «pied-noir «bouche-bée! Ainsi, était Mayouf Souissi, ainsi était Zoubir! Repose en paix, nous ne t'oublierons jamais! Toutes nos sincères condoléances à ton fils Nazim et à toute la famille Souissi, que je salue avec émotion et consternation! Qu'Allah puisse t'accueillir en Son Vaste Eden! A Allah, nous appartenons, à Lui, nous revenons! Du camarade d'enfance au pan entier de mon âme, ton frère et ami, Abdellatif