Pour les experts suédois, la promotion du dialogue social est importante pour la réussite du processus de privatisation. «Seule la valorisation du dinar pourrait améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. Même s'il y aura une augmentation conséquente des salaires, celle-ci n'aura pas l'effet escompté». C'est ce que nous a affirmé le secrétaire national chargé des affaires économiques au sein de l'Ugta, M.Lakhdar Badredine, en marge d'une table ronde organisée, hier, à l'hôtel El Aurassi d'Alger, sur la privatisation et autonomisation d'entreprise dans le contexte de la transition. Le représentant de l'Ugta pense qu'il est temps de passer à la valorisation de la monnaie nationale pour améliorer le pouvoir d'achat. Pour lui, cette option demeure une solution qui permettra au gouvernement d'alléger la pression au sein du front social. Il argumentera ses propos par le fait que «les produits de base de consommation sont entièrement importés». Ce dernier se base, dans son analyse, sur les conséquences positives que peut générer la hausse de la valeur du dinar sur le marché de la consommation. Ayant une connaissance dans la gestion des affaires économiques, le représentant de l'Ugta pense que le climat qui caractérise l'économie nationale est propice pour procéder à la valorisation du dinar. Certes, la réussite d'une telle démarche n'est pas garantie d'avance puisqu'elle dépendra, également, de la productivité économique, cette proposition intervient, rappelons-le, au lendemain de la déclaration du président du forum des chefs d'entreprise, Omar Ramdane, qui a plaidé pour une augmentation des salaires suivie d'une baisse des charges patronales. Par ailleurs, la rencontre d'hier était l'occasion pour les cadres algériens de débattre avec des experts et des représentants du syndicat suédois du processus de privatisation. La mondialisation et ses conséquences sur le marché du travail, la préservation des postes d'emploi et la productivité de l'entreprise, le rôle du mouvement syndical dans la promotion du dialogue social. Telles sont les principales questions autour desquelles les participants ont axé leurs interventions. S'expliquant sur l'expérience de son pays dans le processus de privatisation, le représentant du mouvement syndical, M.Hakan Lendahl, a affirmé que le syndicat a énormément contribué dans le développement du processus de privatisation. «Il faut qu'il y ait une concertation directe entre le patronat et le syndicat ainsi que le gouvernement sur les questions économiques, entre autres, celle des salaires», a-t-il suggéré. Ce dernier insiste, également, sur la promotion du dialogue social au niveau des entreprises et des pouvoirs publics. Les représentants des entreprises ont, justement, souligné le manque de dialogue employé-employeur. Afin de donner un aperçu sur les rapports entre la tutelle et les entreprises, un représentant du ministère du Travail a avancé quelques chiffres. Selon lui, depuis 1990 jusqu'à présent, 30 conventions collectives concernant 609 entreprises ont été signées couvrant 664.000 travailleurs. Ainsi que 51 accords collectifs de branche concernant 850.000 travailleurs. Au niveau des entreprises, il relève la signature de 2383 conventions pour 2 millions de travailleurs et 11.779 accords collectifs ayant concerné plus de 3 millions de travailleurs. Même si l'option du dialogue social n'est pas bien développée, ces chiffres démontrent qu'un grand effort a été déjà réalisé. Enfin, le représentant de l'Ugta n'a pas manqué de relever l'absence de mécanisme de contrôle de la qualité des produits importés. «Mis à part la douane nous n'avons pas de mécanisme de contrôle efficace et rigoureux des produits preuve que le marché informel prend des proportions alarmantes», affirme-t-il.