Abderrazak Makri, le chef du MSP, qui vient en 3ème position dans la prochaine Assemblée avec 64 sièges a fixé, hier, les conditions de son parti pour son éventuelle participation au prochain gouvernement. Il s'agit, selon ses explications, de «la compatibilité» des visions du prochain Exécutif avec celles du Mouvement de la société pour la paix. «Nous allons étudier les propositions de notre participation au gouvernement, les circonstances de sa création et la compatibilité de son programme avec le nôtre», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège national de son parti. La mission du prochain gouvernement s'annonce selon lui «très difficile». L'Algérie se préparerait selon ses prévisions à un gouvernement «kamikaze». Il a déclaré dans ce sens, que «les futurs membres du gouvernement risquent d'être des moutons du sacrifice». Abderrazak Makri a également posé d'autres conditions. «Nous déciderons de notre vision politique, (au sujet de l'adhésion au prochain gouvernement) à travers la consultation des membres de notre conseil national consultatif et ce après l'achèvement de l'étude des recours, la correction des déséquilibres et l'observation de la scène politique, puis nous étudierons la crédibilité des offres». Là, Makri n'a pas voulu se taire sur ce qu'il a qualifié de «dépassements graves signalés pendant le déroulement des opérations de dépouillement à l'occasion des élections législatives du 12 juin, dont il avait déjà fait état». S'il a confirmé ses dernières déclarations quant à l'existence de dépassements lors des opérations de dépouillement, Makri n'en tient pas pour responsable le président de la République, ni le président de l'Anie. «Je ne suis pas en train d'accuser le président de l'Anie sur ce qui s'est passé... C'est d'ailleurs notre ami... Le professeur (Mohamed Charfi) devrait répondre à nos observations au sujet des dépassements que nous avons signalés durant les opérations de dépouillement.» Sur ce sujet, Abderrazak Makri dira que «nous exonérons le président de la République des graves violations qui ont affecté les résultats des élections.» «Nous sommes également confiants» a-t-il poursuivi «des engagements du chef de l'Etat et peut-être sans le président Tebboune, la catastrophe aurait été bien plus grave». Cela avant d'enchaîner: «Nous ne sommes pas en train d'accuser le chef de l'Autorité électorale nationale indépendante. Il ne peut pas savoir ce qui se passe au niveau local. Et je lui ai dit cela lors de ma rencontre avec lui.» Makri a également dit «attendre de ce dernier des réponses par rapport à tout ce que les responsables du parti ont relevé». Malgré cela, Makri s'est félicité de la «victoire historique» de son parti, à l'occasion des législatives du 12 juin, considérant «les 64 sièges arrachés sont comme la preuve de la force et de la présence à l'échelle nationale du MSP». D'un ton prétentieux, il poursuit et ajoute que «la décision du MSP de participer aux législatives est un choix qui s'est avéré juste et a permis également de booster le taux de participation.» Il s'agit selon ses termes d'une victoire de l'Algérie, ensuite d'une victoire du parti et d'une victoire personnelle, confesse Makri. «Vous ne pouvez pas deviner les pressions, les attaques, les menaces que je subis depuis des années et qui viennent de l'extérieur comme de l'intérieur du parti. On m'a toujours considéré comme un radicaliste qui veut conduire le MSP dans l'impasse et dans la confrontation» a-t-il souligné à ce propos. Par ailleurs, le chef du MSP a annoncé que sa formation politique «participera aux prochaines élections locales». Cela avant de citer les priorités du parti après les élections du 12 juin. Il s'agit de la défense de l'identité du pays, sa souveraineté et son unité. Le MSP entend également poursuivre son activité politique dans le but de renforcer les libertés démocratiques, la liberté d'expression et l'indépendance de la justice.