En participant aux élections législatives du 12 juin, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) compte devenir la première force politique du pays et prendre ainsi les rênes du gouvernement. Le président du mouvement islamiste, Abderrezak Makri, qui a animé hier une conférence de presse, a usé d'une gymnastique pour trouver la sémantique qui sied pour exprimer cette ambition qui a poussé son parti à participer au scrutin législatif. Pour le leader du MSP, la solution à la crise économique et sociale actuelle "réside justement dans une élection libre et transparente". Cette situation permettra, selon lui, de faire élire des représentants "qui disposent d'un programme" de sortie de crise. Ce parti va être le sien, a indiqué Makri, qui a donné comme preuve le nombre "important" de parrainages que sa formation a pu faire valider par l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Pour Abderrezak Makri, le MSP était "prêt" à "appliquer son programme" et les militants ainsi que les sympathisants qui ont participé soit à la confection des listes de candidats ou tout simplement ceux qui ont parrainé ses listes étaient "la preuve que notre parti dispose de structures" et de "militants" capables de "relever le défi". Surtout que "le pays est sur le point de connaître une crise économique très grave, puisque nous n'arrivons toujours pas à sortir de la dépendance aux hydrocarbures", a-t-il prévenu. En attendant, l'homme a promis de rendre public, incessamment, le programme de son parti qui, visiblement, ne compte pas gouverner seul en cas de victoire puisque son chef plaide pour "un gouvernement d'union nationale". En plus des militants du parti, Abderrezak Makri estime que "l'engouement" des citoyens pour donner leurs parrainages était "la preuve qu'il existe une majorité silencieuse" de citoyens qui "veulent réellement aller voter". Il a lancé un appel à ceux qui ont opté pour le boycott pour "laisser les citoyens choisir librement". "Boycotter une élection est un choix politique respectable. Mais ceux qui boycottent doivent aussi respecter les autres et ne pas donner l'impression que leurs positions sont sacrées en intimidant ceux qui veulent participer à l'élection", dit-il. Tout en se proclamant première force politique du pays, le MSP n'a pas pu constituer de listes dans deux wilayas, à savoir Tizi Ouzou et In Guezzam. S'il n'a pas expliqué les raisons de son absence dans la nouvelle wilaya de l'extrême sud du pays, récemment créée, il a dénoncé "la dictature du MAK", le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, qui "impose sa vision" à la région en recourant "à la peur", a dénoncé Abderrezak Makri. C'est cela qui a empêché les militants de son parti à constituer une liste dans la wilaya de Tizi Ouzou. À Béjaïa, en revanche, "nos militants ont été vaillants et courageux" en réussissant à enregistrer leur liste "malgré le danger".