La problématique des «démocrates» autoproclamés suscite des questionnements et des interrogations de la part des observateurs avertis de la scène politique nationale. On ne peut pas plaider une cause «démocratique» en rejetant d'emblée les mécanismes de ladite démocratie. Certes, la démocratie ne se confond pas uniquement avec le suffrage universel et son processus électoral, c'est d'abord une philosophie politique dont la matrice se fait exprimer à travers des valeurs universelles et des énoncés qui ont trait au respect de l'Autre dans la différence et la diversité. La démocratie c'est aussi la pluralité des idées et des convictions y compris la doctrine et le culte. L'aspect politique de la démocratie est celui de la consécration de la participation dans les affaires publiques et dans la gestion de la cité. Nos semblants de «démocrates» ne raisonnent pas de la sorte, ils font de la démocratie un instrument pour imposer leurs desiderata dont le nombrilisme est la caractéristique la plus saillante et manifeste. Le conglomérat du PAD en est un cas d'école, surtout que le fondement de cette structure est hybride et hétérogène. Les organisations et les groupes politiques sans identité claire et programme homogène sur des questions de principe, à savoir le contenu démocratique en tant qu'approche aux antipodes de la démarche obscurantiste islamiste. Dans ce sens, ces «démocrates» autoproclamés ont commis l'irréparable en s'alliant avec la nébuleuse islamiste du Rachad. C'est un signe de la dégringolade et de la faillite desdits «démocrates» qui ont perdu leur boussole stratégique en la sacrifiant sur l'autel des alliances contre nature en donnant un chèque à blanc aux forces obscurantismes islamistes incarnées par Rachad qui n'est autre que le prolongement de l'ex-FIS dissous, un parti théocratique qui ne jure qu'au nom de la «chari'a» et de l'Etat islamique. Cette dérive de trop a montré à l'opinion publique nationale que ces semblants de «démocrates» ne gardent de la démocratie que le label pour la circonstance. Ce conglomérat qui a trahi les fondements et les principes de la démocratie en tant que démarche philosophique, politique et sociale, a fait dans l'infiltration des masses lors de l'émergence du Mouvement populaire spontané. Mais plus que ça, ce microcosme nombriliste sans ancrage populaire et dépouillé de liens avec les couches larges de la société et en optant pour un libéralisme économique débridé, se voulait l'incarnation et le dépositaire de ce Mouvement populaire spontané. Le rejet de toute démarche politique qui aboutira à un processus électoral était la caractéristique phare de ce conglomérat. Même si l'objectif était de dévoyer le contexte politique du pays, toutefois cela faisait preuve d'incapacité de ces semblants de «démocrates» de mobiliser et d'avoir une présence tant bien que mal au sein de la société pour se démarquer et se distinguer par rapport aux autres forces politiques antinomiques. La déroute était double, la première c'est celle qui a un lien avec la trahison de la ligne stratégique telle qu'elle a été développée depuis des décennies par les aînés à travers le combat et la lutte pour la consécration du projet démocratique et social dans le pays comme alternative au statu quo, mais aussi par rapport à la déferlante islamiste mortifère. Le deuxième point, c'est bien l'attitude nihiliste et frénétique consistant a reproduire des slogans visant l'homogénéité de l'Etat national à travers son institution militaire en hissant le mot d'ordre de «L'Etat civil et non militaire» cher aux forces obscures de l'islamisme et de ceux qui travaillent dans le cadre d'un agenda dicté par des puissances d'outre-mer. Ces deux éléments gravissimes auxquels le conglomérat des «démocrates» autoproclamés ont eu recours, ont signé l'arrêt de mort de ce qui restait comme des bribes d'un pôle démocratique tourné résolument vers le progrès, la modernité et la justice sociale. La résultante de ce nomadisme des semblants de «démocrates», c'est que, ces derniers, sont des mauvais élèves de la politique et en manque de profondeur en matière d'analyse pour comprendre les véritables enjeux de la situation particulière dans laquelle se trouve le pays.