Depuis jeudi le complexe de Tikjda possède un autre centre d'acccueil. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum accompagné du ministre du Tourisme, M.Noureddine Moussa, a procédé jeudi à l'inauguration officielle du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (Cnlst). Ce qui devait être un centre de cure pour les maladies respiratoires est devenu par la suite le centre national de loisirs des sports de Tikjda, un Epic sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports. Cette imprécision du statut juridique d'une structure publique montre à qui veut le savoir le tâtonnement et le bricolage qui ont longtemps caractérisé la gestion de notre patrimoine national. Le projet de création d'un centre pour les insuffisants respiratoires date de l'époque des Dvrh où la santé, l'éducation, la culture et le sport relevaient d'un même directeur de wilaya. La séparation des pouvoirs et le retour aux directions autonomes sont pour beaucoup dans l'affectation du centre au département de la jeunesse et des sports. Le manque de moyens financiers réduira la capacité du centre initial et pour preuve, une partie du projet a été abandonnée. Les visiteurs du site auront remarqué les piliers et les murs inachevés près de la fontaine en contre-bas du Cnlst. Le terrorisme de son côté précipitera la dégradation. La volonté de récupérer les lieux sera une priorité pour les responsables qui, depuis 1999, ont mené une guerre pour réoccuper les lieux. En 1999, la DJS de Bouira avait organisé des sorties sur le site pour plus de 1000 enfants qui se déplaçaient chaque fin de semaine pour y passer la journée. Timidement mais sûrement, les citoyens ont commencé à visiter les lieux. La volonté de reprendre une partie du Cnlst par le COA est certes, une aubaine pour l'administration de ce centre, mais n'est pas la cause essentielle du retour des touristes à Tikjda. La lutte contre les terroristes et les destructeurs était permanente et menée par les amoureux de cette région et par les personnels du centre qui cumuleront plus de 40 mois d'arriérés de salaires sans pour autant abandonner les lieux. Cette décision n'a jamais fait l'unanimité puisqu'elle permettait à une partie du Cnlst de revivre aux dépens du reste qui a continué à se débattre dans des difficultés financières monstres. La décision du ministre de reprendre la partie restante et son inauguration s'inscrit dans la volonté de M.Guidoum de redonner au ministère sa place de gestionnaire du sport en Algérie. Cet établissement «réfectionné» (alors que la partie prise par le COA avait, elle, été complètement saccagée par les hordes terroristes et a fait l'objet d'une totale réhabilitation) et inauguré jeudi dernier a été créé en 1993 par décret exécutif 93-242 du 20 octobre, compte 3 blocs d'une capacité de 300 places en plus des équipements annexes, tel le restaurant qui peut servir plus de 100 repas. Pour rappel, une partie d'une consistance égale (225 lits) a été cédée au COA qui a procédé aux aménagements et à sa réhabilitation après sa destruction par les hordes terroristes. Pour l'inauguration de jeudi, le ministre a invité avec lui les présidents des 12 fédérations dites d'intérêt général et d'utilité publique. Le ministre a aussi visité le circuit de santé long de 1800 mètres et culminant à plus de 1600 mètres et aménagé par le COA. Pour préserver la nature, ce circuit de cross-country fera l'objet d'un aménagement et d'une réfection surtout que les coulées de neige ont sérieusement détérioré la piste. Au niveau du site d' «Assouel», lieu d'implantation du stade et de la piste d'athlétisme et propriétés du COA, le ministre a fait état de son souhait de voir le terrain recouvert d'un gazon artificiel alors que le naturel est en train de pousser. Selon ses conseillers, le gazon naturel serait inadapté pour l'altitude et que les lanceurs n'auraient pas besoin de s'y préparer. Seulement il se trouve que le CIO et l'IAAF pourraient ne pas homologuer ce stade. Sur la piste d'Assouel, le ministre s'entretiendra longuement avec le champion du monde Djabir Saïd-Guerni qui logeait depuis le début de sa préparation dans la partie réservée au COA. Lors de sa discussion avec la presse, le ministre insistera sur le rôle que jouera cette infrastructure dans la préparation des athlètes à l'avenir. Il parlera aussi d'un protocole d'accord avec son homologue du Tourisme qui porte sur la dotation en personnel qualifié. Le wali de Bouira a saisi l'occasion pour inviter le ministre du Tourisme à donner une suite au projet de réhabilitation du complexe Djurdjura. Cet hôtel anciennement rattaché à l'EGT dispose de 70 chambres pour une capacité de 140 lits. Entièrement détruit lors de la décennie noire, ce complexe sera d'un apport supplémentaire et redonnera à Tikjda sa place dans la relance du tourisme. L'autre doléance du wali a porté sur le téléphérique qui est à l'arrêt depuis des années. La mise en service de cet outil permettra aux touristes de visiter une région où la nature y a réuni sa beauté. Le passage qui relie Tala Guilef en passant par les barres rocheuses, le plateau de Haïzer, le refuge de Amirouche jusqu'au lac Aggoulmine offre aux yeux toute la splendeur et la beauté d'une région. La faune et la flore qui ont proliféré dans un écosystème particulier a amené les instances mondiales à classer le Parc du Djurdjura patrimoine mondial. Soucieux de préserver ce don du ciel, l'Etat algérien a institué en juillet 1983 ( décret 83-466 du 7 juillet ) le parc national du Djurdjura qui s'étale sur 18.550 hectares. Située à cheval sur les wilayas de Bouira au sud et de Tizi Ouzou au nord, cette chaîne montagneuse s'allonge d'est en ouest sur 50 km, elle est divisée en trois grands massifs. Le massif de Haïzer occidental qui se situe entre le col de Tizi Oujaboub et le lac Aggoulmine. Le pic de Tachgagalt avec 2167 mètres est le plus haut point de ce massif. Le second massif de l'Akoukeur, central, va du lac Aggoulmine jusqu'au col de Tizi N'kouilal et se caractérise par le Ras Thimedouine qui culmine à 2305 mètres. Le massif oriental, lui, comprend le pic de Lalla Khadidja, 2308 mètres, et va du col de Tizi N'kouilal jusqu'au col de Tirourda. Le ministre en réponse a promis de voir de plus près ces cas surtout que son département a prévu dans sa stratégie ce qu'il appelle le tourisme sportif.