Confirmant la direction qu'il a pris dès sa nomination, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, poursuit sa démarche d'évaluation et de recueil de données réelles sur la situation du secteur, à travers des rencontres régulières avec les groupes industriels publics, et ce dans l'optique de dresser un état des lieux et de déterminer les capacités de production, et l'opportunité de l'activation d'un Plan de relance économique efficace. Une vision de gestion qui diffère de ses prédécesseurs technocrates et qui implique, avant tout, une approche à la hauteur de la complexité de la situation, dans la mesure où, durant les deux derniers exercices, le département a été plongé dans une léthargie sans précédent, où les effets d'une gestion floue ont laissé des séquelles profondes. Plusieurs pôles de production et de grandes entreprises publiques sont tombés sous le joug d'une mafia qui les a réduits à des épaves en attente de plan de sauvetage. A ce titre, le communiqué du ministère, indique que le ministre a rencontré en premier «le président-directeur général du groupe public Elec El Djazaïr et les directeurs généraux de ses filiales, à leur tête l'Entreprise nationale des industries électroménagères (Eniem), l'Entreprise nationale des industries électroniques (Enie) et la Société industrielle algérienne des télécommunications (Sitel), en présence du directeur général de la Société d'études économiques, d'analyse financière et de l'évaluation prospective (Ecofie), chargée de l'élaboration des rapports financiers et des statistiques sur le secteur public marchand». Il faut dire que le Groupe Elec El Djazaïr, notamment ses deux filiales, l'Eniem et l'Enie, passent pour être le noeud gordien du secteur, ces dernières années, dans la mesure où il a subi à deux reprises la mise au chômage de ses employés, nécessitant le déblocage de 1,1 milliard de dinars, en vain. Les dernières actions de l'ex-ministre de l'Industrie étaient encore en voie de négociation avec les banques pour rééchelonner les dettes du Groupe et pallier le stress financier chronique qui caractérisait la gestion de ses comptes, sans parler des ruptures de stocks de matière première, notamment les kits CKD/SKD en souffrance sous douanes. À ce sujet, le ministre est revenu longuement sur l'impératif de «trouver des solutions urgentes et réalistes aux problèmes auxquels est confronté ce Groupe, à travers l'action collective et le recours aux capacités et expertises nationales réputées dans ce domaine à moindre coût et avec un meilleur rendement, ce qui permettra de multiplier la production et de réduire la facture des importations». Au-delà de la nécessité d'un plan de sauvetage sur les plans financier et fonctionnel, selon bon nombre d'observateurs, le Groupe est en grand besoin d'une mise en place de nouveaux mécanismes de gestion, à même de redonner au complexe sa dynamique réelle. Une tâche ardue qui doit forcément passer par la résolution des problèmes socioprofessionnels des travailleurs, afin de recréer un environnement et des conditions saines de travail. Celles-ci demeurent incontournable pour atteindre un rythme de production susceptible d'impacter la relance économique, la réduction de la facture d'importation et la protection de la production nationale. C'est du moins à quoi sont destinés les groupes industriels publics. Dans ce sens, le ministre a tenu à souligner le fait de «s'enquérir des capacités de ce groupe industriel et de ses filiales activant dans le domaine des industries électroniques, électriques et électroménagères, ainsi que les problèmes et les entraves auxquels se heurte le groupe, vise à formuler des propositions et trouver des solutions à même d'augmenter la rentabilité de ses filiales, notamment les entreprises endettées, ce qui nécessite des refontes bien étudiées».