L'opération internationale de casser la cellule d'Al-Qaîda qui projetait une attaque-suicide par hélicoptère contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris, a permis, hier, l'arrestation de quatre autres suspects La police de Leicestershire est en train maintenant d'interroger 17 Algériens arrêtés à Leicester et Londres dans la plus grande descente en Grande-Bretagne depuis les événements du 11 septembre. Ces raids sont connectés aux arrestations qui ont eu lieu en France, en Belgique et en Hollande et ont été dictés depuis le centre de détention de l'aéroport de Dubaï ou a été arrête en juillet dernier l'Algérien Djamel Beghal, une figure importante du réseau d'Al-Qaîda. Il est connu que Beghal a reçu des instructions personnellement et directement de Ben Laden qu'il a rencontré durant un de ses séjours en Afghanistan en juillet 2000. Il parait qu'il l'a même reçu comme un grand frère et lui a donné pas mal de cadeaux. Beghal vivait à Brixton, au sud de Londres, avec sa femme et ses deux enfants. Il était connu par les services de sécurité algériens, français et même américains. Ses mouvements faisaient l'objet d'une étroite surveillance et a été arrêté à Dubaï au moment où il allait prendre un avion à destination de la Grande-Bretagne après avoir rencontré Ben Laden. Mais les services d'intelligence occidentaux n'avaient pas pris trop au sérieux ses contacts qui étaient, en fait, opérés avec des recrues. Richard Reid, le «shoe bomber» et Beghal vivaient dans le même quartier de Brixton et fréquentaient la même mosquée située seulement à quelques mètres du commissariat de police. Zacarias Moussaoui, le 20e pirate de l'air, aujourd'hui en détention aux Etats-unis, fréquentaient également les mêmes endroits. Beghal et Reid ont été vus a plusieurs reprises ensemble à la mosquée de Finsbury Park ou prêche le leader spirituel du GIA, l'Egyptien Mustapha Kamel, plus connu sous le nom de Abou Hamza. Ils visitaient également, un ven- dredi sur deux, le lieu de prière, «The four feathers youth club», situe a Rossmore Road, nord-ouest de Londres, pas très loin de la grande mosquée de Baker Street où prêchait le leader spirituel du Gspc, Abou Qotada El-Falestini. Djamel Beghal, pour continuer le recrutement de potentiels terroristes, a déménagé de Londres pour s'installer avec sa famille à Leicester où de nombreux demandeurs d'asile politique algériens, proches de l'ex-FIS, ont élu refuge. Des témoins ont révélé qu'ils ont vu Beghal à la mosquée At-Taqwa convaincre des dizaines de personnes à rejoindre son business et qu'ils pourront améliorer leur mode de vie et celle de leurs familles. Il a toujours été vague et n'a jamais dit d'où provenait son argent. Seulement une poignée de personnes savaient qu'il visitait régulièrement l'Afghanistan. En fait, il emmenait avec lui ses recrues pour être entraînées au maniement des armes et à l'apprentissage des techniques de sabotage. L'un d'entre eux s'appelle Kamel Daoudi, un Algérien de 27 ans, et un Tunisien, Nizar Trabelsi, un ancien footballeur professionnel qui jouait au Borussia Dusseldorf en Allemagne. Kamel Daoudi était au mois de septembre à Paris et vivait dans l'appartement de Beghal lorsqu'il a lu dans un journal l'arrestation de ce dernier à Dubaï. Quelques heures plus tard, les gens de la DST ont fait irruption dans cet appartement, mais Daoudi était déjà dans le train en partance pour Londres. De là, il a pris un autre train pour Leicester ou il a utilisé l'appartement de Beghal. Le 26 septembre, à l'aube, des policiers armés ont accédé à l'intérieur et arrêté Daoudi avec d'autres associés. Et parce qu'il est rentré en Grande-Bretagne avec un faux passeport, Daoudi a été extradé sans trop de problèmes vers la France. Depuis, les enquêteurs en France, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Allemagne et en Hollande ont révélé que les suspects qu'ils ont arrêtés ont tous eu des liens avec...Leicester qui, dans neuf ans, sera la première ville britannique à dominance étrangère. Contacté par téléphone, Manzool Moghal, le président de la Fédération des musulmans de Leicester nous a dit: «Je travaille en étroite collaboration avec la police et je peux vous dire que tous ceux qui ont été arrêtés sont des Nord-Africains. Ce sont des «étrangers». Ils ne sont pas de Leicester. Ils ne sont venus ici que très récemment et ne fréquentent pas la communauté musulmane asiatique qui vit dans cette ville depuis très longtemps. Les Nord-Africains ont leur petite mosquée, font leur prêche en arabe et vivent leur propre vie. Aujourd'hui, ils ont attiré les yeux du monde entier sur Leicester. Ils nous ont déçus.» Il serait faux de croire qu'il n'y a que Leicester qui a été investi par ce genre de personnes. Bientôt, ce sera le tour de Manchester, Birmingham, Coventry? Les paris sont ouverts.