Une nouvelle liste de médicaments, à tarif référentiel, sera connue dès le 2 octobre prochain. La Caisse nationale des assurances sociales risque l'asphyxie faute de ressources financières. Les dépenses enregistrées en termes de couverture sanitaire ne cessent d'augmenter. Selon les estimations du ministre du Travail, Tayeb Louh, elles s'élèvent à 141 milliards de dinars en 2007, alors qu'en 2006 elles ne dépassaient pas la barre des 135 milliards de dinars. Soit une augmentation de six (6) milliards de dinars, en l'espace de 12 mois. «L'urgence est de trouver de nouvelles ressources financières afin de combler le déficit», estime le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui intervenait hier, lors d'une réunion consacrée à ce sujet. Tout en reconnaissant les difficultés auxquelles est confrontée la Caisse pour assurer une prestation de service adéquate aux Algériens, Tayeb Louh écarte du revers de la main une éventuelle augmentation du taux des cotisations. «Il n'y aura pas une hausse du taux de cotisation de la sécurité sociale», assure le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Comment combler le déficit financier qu'accuse la Caisse nationale des assurances sociales? A cette question, M.Louh indique que la réunion «qui se tient aujourd'hui (hier, Ndlr), portera justement sur ce volet. Il sera question de l'expérience belge dans ce domaine». Selon lui, «un rapport sera établi par les responsables qui participeront à cette rencontre. Il me sera remis au plus tard à la fin du mois de septembre prochain». Approché, Michel Vigneul, expert belge, a affirmé que le financement de l'assurance maladie dans son pays n'est pas tributaire de la Caisse d'assurance. «Il faut trouver d'autres ressources de financement, et arrêter de regarder vers la Caisse. Car cette dernière ne suffira plus à combler le déficit qui, à la longue, devient de plus en plus lourd», précise ce responsable du financement de l'assurance maladie en Belgique, au niveau de l'Institut belge de l'assurance maladie invalidité (Inami). Parlant de l'expérience de son pays, et celle de l'Union européenne, M.Vigneul a souligné que «les ressources de financement de la Caisse d'assurance se sont multipliées grâce, principalement, aux différents prélèvements fiscaux appliqués dans divers domaines et secteurs». En Algérie, «la Caisse d'assurance peut être alimentée de plusieurs manières, dont les taxes. Il suffit de mettre en place le mécanisme adéquat», estime Michel Vigneul. Quel que soit l'effet positif que cette méthode puisse avoir sur la sécurité sociale en Algérie, il n'en reste pas moins que son application n'est pas pour aujourd'hui et encore moins pour l'année prochaine. D'autant que la loi de finances 2009 ne prévoit aucune augmentation de taxes. C'est du moins ce qu'assure le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza. Quant à la possibilité du prélèvement des taxes auprès des entreprises, il faut, tout d'abord, que ces dernières déclarent leurs employés à la sécurité sociale. Par ailleurs, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a annoncé la prolongation de la liste des médicaments soumis aux tarifs référentiels. Elle passe ainsi de 116 DCI -qui représente 1000 marques- à 180 DCI. «Actuellement, il existe quelque 2500 nouvelles marques de médicaments à tarif référentiel», souligne Tayeb Louh. Ce dernier indique que la nouvelle liste de médicaments sera en vigueur à partir du 2 octobre prochain, soit trois mois après la publication de la loi dans le Journal Officiel. Ce délai est accordé notamment aux opérateurs économiques algériens, activant dans le secteur du médicament, pour leur donner le temps de consulter cette nouvelle liste. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la politique de l'encouragement du médicament générique, entamée par l'Etat depuis quelques années. A terme, cette mesure vise à diminuer la facture des médicaments de plus en plus lourde.