Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a eu samedi soir un entretien téléphonique avec le président tunisien Kaïs Saïed, au cours duquel il s'est enquis des nouvelles de son homologue et du peuple tunisien frère, selon le communiqué de la présidence de la République. «L'appel téléphonique a porté sur les développements de la situation générale en Tunisie, pays frère. Le président tunisien a rassuré le président de la République que la Tunisie est sur la bonne voie pour la consécration de la démocratie et de la pluralité, et annoncé des décisions importantes à venir», a souligné la même source. Trois jours plus tôt, le chef de l'Etat tunisien recevait, au palais de Carthage, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui lui a transmis un message verbal du président Tebboune, très attentif aux évènements en cours dans le pays frère et voisin. La rencontre a été l'occasion de réitérer les liens entre les deux pays et leurs relations de respect mutuel, et d'appeler au renforcement du partenariat et de la coopération pour répondre aux aspirations des deux peuples. En annonçant, le 25 juillet dernier, la décision du gel du Parlement et de la fin de mission du gouvernement Mechichi, le président Kaïs Saïed a véritablement donné une seconde chance à la démocratie tunisienne, tout en disant non aux pressions étrangères pour sauver l'islamisme politique au détriment des aspirations du peuple tunisien. Le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, soutenu par ses alliés traditionnels, a multiplié les accusations de «mesures qui violent la Constitution» et «suivent le cahier des charges pour mettre en place une dictature qui mène, invariablement, à une augmentation de la corruption, du népotisme, des violations des libertés individuelles et des inégalités». Mais Kaïs Saïed rétorque, sans relâche, qu'il n'y a pas de peur à avoir pour la liberté d'expression et que son ambition est d'en finir avec la corruption qui a gangrené l'ensemble des institutions du pays dont le Parlement. Arguant des «dangers imminents» qui menaçaient de plonger la Tunisie dans le chaos, alors même qu'elle subit une crise politique et socio-économique, depuis des années, il a pris des décisions radicales, en commun accord avec l'armée et les autres institutions sécuritaires. Ecartant les ministres de l'Intérieur, de la Justice, de la Défense et le procureur général militaire, il a concentré les fonctions exécutive, législative et judiciaire afin de s'attaquer frontalement à la corruption d'une classe dirigeante qui a mené le pays dans l'impasse, miné par la pauvreté et le désespoir. Pour que l'Etat revienne et que l'ordre règne de nouveau, il a annoncé au président Tebboune d'importantes décisions qui vont déterminer l'ampleur et le sens d'une action de redressement que tout un peuple appelle de ses voeux. Jusqu'au soir du 25 juillet dernier, le peuple tunisien était plongé dans une profonde détresse mais, depuis, il a repris espoir et attend, avec une confiance affichée, les décisions que le président Kaïs Saïed va prendre pour remettre les pendules à l'heure, à commencer par la désignation d'un Premier ministre intègre et d'une équipe gouvernementale compétente, patriote et entièrement dévouée aux aspirations du peuple tunisien. Conscient de lui avoir rendu ses espérances et fort de la joie qui a salué ses premières décisions, Kaïs Saïed a, désormais, rendez-vous avec l'histoire de la Tunisie à laquelle il est déterminé à restituer la joie et la confiance, loin des allégeances douteuses et des compromissions néfastes.