Le président Tebboune s'est exprimé lors de son entrevue périodique avec la presse sur les raisons de la reconduction de certains ex-ministres dans le gouvernement post-législatives anticipées du 12 juin dernier. «Le Premier ministre a gardé le portefeuille des Finances, car il a une grande connaissance des dossiers financiers du pays, d'autant plus qu'il a assumé des fonctions supérieures dans le secteur des finances dont gouverneur de la Banque d'Algérie», a-t-il justifié. Il a indiqué que «près de la moitié de la composition du gouvernement est issue des partis vainqueurs des législatives», à savoir le FLN, RND, le Front El Moustakbel et le mouvement El Bina. «Nous avons choisi des membres parmi les propositions des partis. Je pense qu'il y a un équilibre dans la composition du gouvernement actuel», a-t-il ajouté. «Je souhaite voir des résultats concrets avant tout, car le changement fait partie de la pratique politique et les postes ne sont pas permanents», a-t-il fait observer. Contrairement à ceux qui ont été remplacés, d'autres ministres, à l'image de Kamel Rezig et autres, doivent leur maintien dans leurs postes, explique-t-il, « à leur rythme de travail acceptable et leur capacité prouvée de gérer leurs secteurs respectifs». En réponse à une question visant ceux qui l'accusent de ne pas tenir ses engagements concernant les libertés et les droits de l'homme, Abdelmadjid Tebboune répond: «Qu'ils disent ce qu'ils veulent. (...), il n'y a pas une Constitution qui consacre les libertés individuelles et collectives comme celle qui vient d'être promulguée...». «Il n'y a aucun détenu d'opinion en Algérie», a-t-il réitéré encore une fois. «Celui qui utilise les réseaux sociaux pour insulter et porter atteinte à l'honneur des gens, n'est pas un détenu d'opinion», a-t-il appuyé. Il a souligné que « personne n'est mis en prison au motif de son opposition idéologique à l'ordre politique établi». Le président a rappelé dans la foulée, l'adoption par la Constitution amendée «du système de déclaration inhérent à la création de partis, d'associations et de journaux et à la liberté de manifester». «Nous avons atteint les abîmes. Nous ne savons pas qui est qui dans les réseaux sociaux. Ce que nous avons dit sur les lettres anonymes, nous le répétons pour certains comptes Facebook. Nous ne savons pas s'il s'agit d'Algériens ou d'étrangers. Il y a des gens qui vivent de cela. Il y a des escrocs sur Facebook. Et, il y a des psychopathes qui veulent du mal à l'Algérie et aux Algériens. La guerre de quatrième génération vise la déstabilisation des pays. Un pays qui se nourrit de rumeurs ne peut pas aller loin», a-t-il indiqué. «Des internautes ont tenté récemment de créer la panique en signalant la mort de plusieurs patients atteints de Covid-19 à cause du manque d'oxygène dans les établissements hospitaliers. Ils ont même diffusé des vidéos tournées dans d'autres pays, montrant des cadavres alignés pour faire croire que cela se passait dans des hôpitaux algériens. Que cherchent-ils? C'est pour cette raison que nous allons créer un pôle de lutte contre des crimes cybernétiques à Alger. Gare à celui qui sera pris. Présentement, nous avons les moyens de détecter les adresses IP les plus compliquées. Le président de la République a fait état, à cet égard, de «moyens sophistiqués en possession de l'Algérie qui seront mis à la disposition de ce pôle pénal à compétence nationale, permettant d'assurer une politique de tolérance zéro à l'égard des tentatives d'atteinte à l'unité nationale et à la stabilité de l'Algérie».