Le rôle et l'importance de l'Algérie, en tant que médiateur international essentiel dans l'aboutissement du processus de paix au Mali, a été souligné, hier, à Alger, par le chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, à l'occasion de la tenue d'une conférence sur «la Minusma et son rôle dans la stabilité du Mali et la sécurité de la région sahélo-saharienne». À cet effet, il dira «je tiens à saluer le rôle spécial du président, Monsieur Abdelmadjid Tebboune et le rôle de longue date extrêmement important qu'assume l'Algérie dans ce processus de paix au Mali». Il admet, cependant, que «beaucoup reste à faire, en matière de désarmement, de réformes institutionnelles, politiques et sociales, mais aussi l'implication de l'ensemble des composantes du conflit, à travers le dialogue inclusif». Wane rappellera que «trois priorités stratégiques marquent le mandat de la mission, renouvelé en juin dernier, notamment l'appui à la mise en oeuvre du processus de paix d'Alger, l'appui à la réalisation de la transition politique au Mali et l'appui à la stabilisation de la région du Centre du Mali, en appui aux efforts du gouvernement». Se défendant de se substituer aux autorités maliennes, le chef de la Minusma a rappelé «les exigences du Conseil de sécurité de l'ONU, quant à la responsabilité du gouvernement malien d'engager un processus rapide, afin d'aboutir à des réformes politiques et institutionnelles, accélérer les efforts pour la mise en place de la police territoriale et engager rapidement les projets de développement du pays», dira-t-il avant d'ajouter «le gouvernement doit élaborer une stratégie de stabilisation du Centre». Il abordera également, «la nécessité de renforcer le processus de dialogue et de la confiance chez les Maliens». Wane soulignant l'impatience des membres du Conseil de sécurité, énumérera les différents projets financés, dont des projets rapides par sa mission dans différentes régions du Mali, notamment à Kidal et Gao. Il passera en revue, par ailleurs, la présence militaire et le soutien des forces étrangères en appui à sa mission, dont des pays de l'Asie comme le Pakistan et le Bengladesh, ou encore d'autres pays européens comme l'Autriche, entre autres. À ce propos, il signalera l'insuffisance capacitaire, notamment au niveau des moyens et des effectifs attribués pour l'accomplissement de ses missions. Il fera état d'une «lettre adressée, au mois de juillet dernier, par le secrétaire général de l'ONU, au Conseil de sécurité, afin de revoir à la hausse les moyens de la Minusma. Il fera également état d'attaques systématiques dont fait l'objet sa mission, dans différentes missions au Mali, par les groupes terroristes. Pour l'orateur, qui est revenu longuement sur les aspects de sa mission et des attributions assignées à son mandat au Mali, «Bien qu'elle ne soit pas appréciée à sa juste valeur, la Minusma est devenue une composante essentielle dans la promotion de la paix et de la stabilité dans le Mali», a-t-il fait remarquer. Décortiquant les différents aspects de la mission dont il a été assigné, il expliquera que la Minusma a «la possibilité d'utiliser la force pour protéger son mandat, le personnel et les populations exposées». À ce titre, il expliquera également que «la Minusma est la mission la plus coûteuse dans l'histoire de l'ONU, avec un budget de plus de 1 200 milliards de dollars». Et pour preuve, elle se positionne en quatrième position en tant que compagnie aérienne, disposant d'un parc aérien de 43 avions et hélicoptères, etc... Pour le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, également présent à cette conférence, «les groupes terroristes qui n'adhèrent pas aux principes cardinaux du dialogue, ne seront pas compris dans le processus de dialogue», dira-t-il. Faisant référence à l'expérience de la décennie noire, il dira que «l'Algérie a traversé cette expérience... nous devons engager des solutions à la fois militaires et politiques, parachever le processus», confierat-il avant de souligner l'engagement du Mali de poursuivre la lutte contre le terrorisme. Diop, faisant sans doute allusion à la présence française et autres aussi, rappellera «le respect nécessaire de la souveraineté nationale du Mali».