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L'environnement se dégrade
ANNABA
Publié dans L'Expression le 16 - 05 - 2006

Les responsables concernés n'en ont cure, fermant les yeux et préférant adopter la politique du silence.
Il est tout à fait évident que ni les autorités locales, ni les citoyens ne sont prêts à estimer l'environnement à sa juste valeur. Et les uns comme les autres s'accordent à dire que le cadre de vie dans la wilaya d'Annaba est dans tous ses états et que des mesures urgentes s'imposent.
Aussi, les uns comme les autres, savent qu'ils sont à l'origine de cette situation dramatique.
La dégradation du cadre de vie ne cesse de prendre, au fil des jours, des proportions alarmantes. Les responsables concernés n'en ont cure, fermant les yeux et préférant adopter la politique du silence, encourageant, de par leur laxisme, la dégradation sauvage de l'environnement et la banalisation du phénomène.
Aucune localité à Annaba n'est épargnée, et partout où l'on va, on est accueilli par un décor hideux : monticules de déchets et détritus, gravats, caves inondées et décharges sauvages, le tout, baignant dans une atmosphère d'insalubrité répugnante et repoussante empreinte de rejets nocifs et relents provenant de ces décharges sauvages qui sont, désormais, le quotidien des habitants de Sidi Salem, El Bouni, et les différentes cités-dortoirs que comptent le site des Allemands, les Angrois, Seybouse et d'autres. Ce silence, on ne peut plus, complice de part et d'autre, est, le moins qu'on puisse dire, révélateur de la négligence vis-à-vis de cette situation néfaste et de sa banalisation. Si les responsables concernés sont les premiers accusés, et doivent, de ce fait, assumer pleinement leurs responsabilités, en prenant, comme il se doit, ce problème, les habitants d'Annaba et toutes ses localités qui encourent les risques en découlant, doivent faire preuve d'un peu plus de civisme, et s'impliquer davantage en évitant de polluer, sans aucune retenue, leur cadre de vie et donc l'environnement. Il ne faut, en aucun cas, négliger l'environnement.
En un mot, la santé de la ville, qui signifie tout simplement la santé publique. Et le rôle des autorités concernées, en l'occurrence, les élus locaux, c'est le combat pour la préservation de cette santé publique qui commence par le bien-être du citoyen dans sa santé, c'est-à-dire zéro nuisances solides (ordures ménagères, déchets industriels) et liquides (rejets des usines et domestiques), gazeux et enfin sonores (bruits indésirables).
La wilaya d'Annaba supporte actuellement le double fardeau des maladies des riches (diabète, hypertension) et des pauvres (tuberculose, elle est en tête de liste à l'échelle nationale, malnutrition et maladies cutanées) et si le problème n'est pas traité à la base, à savoir, des cités organisées et hygiéniquement favorables et vivables, elle devra faire face, non seulement à une augmentation continue de la facture de la santé, mais encore à la facture sociale.
Aujourd'hui, le temps est à l'action sans pour autant faire allusion au soi-disant programme «Blanche Algérie» pour lequel l'Etat a débloqué des centaines de millions afin d'en faire un programme pilote pour la propreté des différentes villes du pays et, par conséquence, préserver l'environnement. En matière de programmes, il faut dire qu'Annaba n'a jamais pu assumer un programme quel qu'il soit, ni même honorer un seul.
D'ailleurs, tous ces programmes, tous secteurs confondus, sont toujours sur le compte de: en cours de réalisation, en souffrance, ou totalement à l'arrêt. Et ce n'est pas celui de «Blanche Algérie» qui va faire exception, puisque ce programme à Annaba, bien qu'il ait démarré très en retard par rapport aux autres wilayas du pays -, a tout de même démarré.
Un démarrage symbolique pour le jour «J», juste pour marquer le point de départ dans une ambiance carnavalesque. Quant à sa retombée sur l'environnement, «R.A.S.», puisque ceux chargés de l'opération n'ont jamais donné signe de présence, sauf à une visite officielle.
Dans tout cela, Annaba ne sera jamais la Blanche-Neige d'Algérie. Compte tenu de ce qui précède, il ne fait aucun doute que l'environnement à vau-l'eau est un phénomène à haut risque, et doit retenir l'attention des responsables à tous les niveaux pour une réelle prise en charge de ce dossier épineux, en mettant en place un programme global et urgent en déployant des efforts consistants, permettant la préservation de toute la wilaya, avec la réalisation des centres d'enfouissement des ordures, seule issue permettant d'infléchir, un tant soit peu, l'ampleur de cette dégradation alarmante.


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