L'intransigeance du chef de l'Etat est amplement justifiée par la nature de la menace. Le voisin marocain ne connaît plus de limites en multipliant les actes d'hostilité. «Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc et son allié, l'entité sioniste, contre l'Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l'intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest», a indiqué, hier, un communiqué sanctionnant les travaux d'une réunion extraordinaire du Haut Conseil de Sécurité, présidée par Abdelmadjid Tebboune, consacrée à l'évaluation de la situation générale dans le pays. Plus qu'une simple réplique à une brouille diplomatique, les propos du chef de l'Etat constituent une très sérieuse mise en garde au voisin marocain et à son allié sioniste, décidés à en découdre avec l'Algérie. Rappelons-nous, ce n'est pas sans raison que le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a choisi le Maroc, il y a de cela quelques jours, pour évoquer publiquement l'Algérie comme étant « une source d'inquiétude pour son pays, avec en toile de fond une lutte d'influence en Afrique». Pour les motifs de cette inquiétude, le chef de la diplomatie israélienne a avancé un argument pour le moins farfelu qui tient tout simplement au «rapprochement» de l'Algérie avec l'Iran. En quoi ce rapprochement dérange-t-il Israël? Certes, du fait de sa proximité avec Israël, l'Iran peut constituer une menace pour l'entité sioniste, ce qui est loin d'être le cas de l'Algérie. De même que l'Iran ne peut menacer ni le Maroc ni ses intérêts. À ces assertions, l'Algérie a porté l'estocade dans un virulent communiqué du ministère de Affaires étrangères estimant que l'«aventurisme dangereux qui parie sur le pire, constitue un démenti formel à la prétendue ''main tendue'' que la propagande marocaine continue de répandre abusivement et vainement», a dénoncé le communiqué avant de mettre en garde contre ces agissement franchement hostiles à l'égard de l'Algérie. «Cette sortie intempestive, dont le véritable instigateur n'est autre que Nasser Bourita en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc, traduit une sourde volonté d'entraîner son nouvel allié moyen-oriental dans une aventure hasardeuse dirigée contre l'Algérie, ses valeurs et ses positions de principe», a averti le département de Lamamra. De la dérive de son ambassadeur à l'ONU soutenant une prétendue indépendance de la Kabylie en passant par le scandale Pegasus, le Maroc pousse à une politique de confrontation et de manoeuvres dilatoires pour créer un climat de tension, d'instabilité et d'insécurité à nos frontières. Une démarche dangereuse, dénoncée même par des intellectuels et hommes de médias du royaume. Il y a quelques jours le journaliste marocain résidant en Espagne Abd El Ouafi Hartit a affirmé dans une déclaration à l'APS que le régime marocain ciblait l'Algérie avec toutes sortes de complots et de conspirations, dénonçant «l'impertinence du ministère marocain des Affaires étrangères» qui a assuré une tribune au ministre sioniste des Affaires étrangères pour critiquer un pays voisin et essayer de lui faire pression». Le même journaliste a fait savoir que l'escalade marocaine contre l'Algérie s'était «considérablement accrue» récemment, pour les positions de principe de l'Algérie vis-à-vis des causes justes à travers le monde, mais aussi parce qu'elle constitue, «un rempart infranchissable contre lequel s'effondrent toutes les conspirations contre les peuples de la région», notant que le Maroc avait une haine sans précédent pour l'Algérie en raison de son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Face à ces assauts répétés, il est clair que l'Algérie ne se laissera pas faire car il est question de sa souveraineté territoriale, elle sait se battre.