Une quarantaine de Palestiniens ont été blessés samedi, dont un enfant grièvement, par des tirs israéliens lors de heurts à la frontière séparant Israël de la bande de Ghaza selon les autorités de l'enclave, l'armée sioniste rapportant aussi un blessé grave dans ses rangs. A la suite de ces affrontements, l'Etat hébreu a annoncé avoir mené des raids aériens contre «quatre sites de fabrication d'armes et de stockage appartenant à l'organisation «terroriste» Hamas», mouvement au pouvoir à Ghaza. D'après l'armée sioniste et des témoins, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur des jeunes manifestants qui lançaient des engins incendiaires et tentaient d'escalader la barrière israélienne, trois mois exactement après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu ayant mis fin à une guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas. «Quarante-et-un civils ont été blessés», dont un enfant de 13 ans qui se trouve dans un état critique après avoir été touché à la tête, a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé à Ghaza. Selon le Hamas, «des milliers» de personnes ont participé aux manifestations. De son côté, l'armée sioniste a rapporté qu'un policier avait «été grièvement blessé» par des tirs provenant de l'enclave sous blocus. «Son état est critique et sa vie est en danger», a rapporté la police des frontières, à propos de ce tireur d'élite de 21 ans. L'armée sioniste a indiqué que «plusieurs centaines d'émeutiers» avaient tenté de franchir la barrière en lançant des «projectiles explosifs». L'armée a eu recours à des gaz lacrymogènes tandis que des manifestants brûlaient des pneus. Elle a expliqué avoir «répondu par des moyens de dispersion anti-émeutes, y compris, si nécessaire(...), par des tirs à balles réelles». Le ministre sioniste de la Défense, Benny Gantz, a affirmé à la télévision qu'il s'agissait «d'événements extrêmement sérieux qui donneront lieu à une réponse». Peu après cette déclaration, l'armée sioniste a annoncé dans un communiqué que ses avions de combat avaient frappé «quatre sites de fabrication d'armes et de stockage» du Hamas, et qu'elle avait renforcé en hommes son contingent de Ghaza. Aucune victime du raid aérien n'a été rapportée dans l'immédiat. Les manifestants répondaient à un appel du Hamas à marquer le 52e anniversaire de l'incendie à El Qods de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. «La mosquée Al-Aqsa est une ligne rouge. Notre peuple résistera avec force à toute attaque qui la viserait», a affirmé le Hamas dans un communiqué. L'Etat hébreu et le Hamas se sont livré une guerre éclair de 11 jours en mai. Les quelque 2 millions de Palestiniens qui vivent dans l'enclave paupérisée et sous blocus israélien depuis près de 15 ans attendent toujours la reconstruction de Ghaza après les bombardements de mai. Alors que des dizaines de millions de dollars d'aide qatarie destinés à Ghaza sont toujours bloqués par Israël depuis mai, l'Etat hébreu a annoncé jeudi un nouveau système de distribution de cet argent, qui se fera désormais par l'intermédiaire de l'ONU. Lundi, pour la première fois depuis le cessez-le-feu, une roquette a été tirée depuis Ghaza vers Israël. Le projectile a été intercepté par le bouclier antimissile «Dôme de fer», selon l'armée israélienne. Pendant plus d'un an à partir de mars 2018, des rassemblements hebdomadaires avaient eu lieu à Ghaza pour réclamer la fin du blocus et «le droit au retour» des Palestiniens poussés à l'exil lors de la création d'Israël en 1948. 350 Palestiniens avaient été tués par des tirs de soldats israéliens. Par ailleurs, la présidence palestinienne a appelé samedi la communauté internationale à assurer une protection des lieux saints de la ville occupée d'El Qods, à l'occasion du 52e anniversaire de l'incendie criminel de la mosquée Al-Aqsa, «Les lieux saints musulmans et chrétiens d'El Qods occupée sont toujours la cible de violations israéliennes quotidiennes, en particulier les invasions de colons et de policiers israéliens», déplore l'Autorité palestinienne dans un communiqué. L'entité sioniste ignore toujours les résolutions de l'ONU exigeant de préserver le caractère sacré des lieux religieux, en particulier la mosquée Al-Aqsa, comme un lieu de culte musulman sacré, rappelle-t-elle, exhortant l'entité sioniste à respecter la résolution 2334 du Conseil de sécurité, réaffirmant que les activités de colonisation israéliennes en Palestine occupée sont illégales, y compris à El Qods-Est. De son côté, le ministère des Affaires étrangères palestinien a lancé un appel au mondes arabe et islamique, à la communauté internationale, ainsi qu'au Conseil de sécurité et à l'UNESCO, à mettre en oeuvre rapidement les décisions des sommets arabes et islamiques et les résolutions de l'ONU relatives à la ville d'al Qods Occupée. Le ministère a souligné que l'entité sioniste poursuivait son plan de judaïsation qui vise à changer le caractère historique et religieux de la ville d'El Qods et ses sanctuaires chrétiens et islamiques, la tenant entièrement responsable de l'agression continue contre El Qods et la mosquée Al-Aqsa. Le 21 août 1969, un extrémiste juif de nationalité australienne, Michael Denis, a volontairement mis le feu à l'aile- est de la mosquée Al-Aqsa, la détruisant complètement, y compris sa chaire historique (Minbar Salaheddine).