Les 23 pays producteurs de pétrole, membres de l'alliance Opep+, ne devraient pas nous rejouer le scénario du mois de juillet. Les tensions sont apaisées et la sérénité semble régner au sein de l'alliance. Les «23» doivent donc, en toute logique reconduire leur accord, acté le 18 juillet 2021, portant sur une augmentation de 400 000 barils par jour. Rien d'officiel cependant pour le moment même si les tractations en coulisses vont bon train. «Aucune décision n'a été prise», a averti, dimanche, le ministre du Pétrole du Koweït Mohammed Abdulatif Al-Farès, cité par l'agence officielle Kuna, qui assure que «toutes les options» étaient sur la table. «Les marchés ralentissent et étant donné que la COVID-19 a entamé sa quatrième vague dans certaines régions, nous devons être prudents et reconsidérer cette augmentation. Il pourrait y avoir un arrêt de l'augmentation de 400000 b/j», avait-il laissé entendre, dans une autre déclaration à l'Agence Reuters. Un suspense qui laisse toutefois penser que le «psychodrame» de cet été est dépassé. Le 18ème Sommet de l'Opep+, qui devait être plié le 1er juillet, avait été reporté au lendemain. «N'ayant pas fini d'examiner tous les points inscrits à l'ordre du jour de la 31ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep-non Opep (Jmmc), il a été convenu de poursuivre vendredi prochain les travaux, afin de mener davantage de concertations et tenir la 18ème réunion ministérielle des pays de l'Opep et non Opep», avait, indiqué un communiqué du ministère de l'Energie et des Mines. En clair, les «23» ne sont pas arrivés à trancher, une éventuelle augmentation de leur production à partir d'août, de la poursuite de leur stratégie pour les mois à venir. Le désaccord est venu d'une «objection de dernière minute soulevée par les Emirats arabes unis à un accord conclu, plus tôt dans la journée, entre la Russie et l'Arabie saoudite», ont révélé les analystes de Deutsch Bank. Après d'interminables conciliabules, l'Opep+ n'arrivant toujours pas à trouver de consensus, a fini par annoncer, tard dans la soirée, le report de sa réunion au 5 septembre. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés (Opep+) a reporté son sommet à lundi prochain, après un échec des négociations sur les quotas de production durant le mois d'août, avait indiqué l'organisation. Le bras de fer entre Riyadh et Abou Dhabi n'a finalement pris fin que le 18 juillet. L'Opep+ a ouvert prudemment ses vannes. Il faut rappeler qu'avant qu'elle ne décide d'augmenter son offre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé, au mois d'avril 2020, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix. L'«alliance» Opep-non Opep a procédé, ensuite à une coupe de 7,7 millions b/j à partir du 1er août de la même année, jusqu'à fin décembre 2020, avant d'opter, le 1er avril dernier, pour la prudence et de n'ouvrir que progressivement ses vannes. Elle mettra 350000 barils par jour supplémentaires sur le marché, en mai et juin, puis 441000 barils en juillet et 400000 b/j à partir du mois d'août dernier. Un accord qui a contribué à stabiliser le marché et redonner du punch aux prix du pétrole, qui se sont repliés hier, braqués sur l'Opep+. À 15h00, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 71, 55 dollars, soit 68 cents de moins qu'à la séance de la veille. À New York, le baril américain pour le même mois, perdait, de son côté, 73 cents à 68,48 dollars. La hausse du pétrole, de l'ordre de 10%, la semaine dernière et qui s'est poursuivie lundi, «est stoppée par la perspective d'une augmentation de l'offre de brut» de la part de l'Opep+, fait remarquer Avtar Sandu, analyste de Phillip Futures. L'Opep+ ne jouera certainement pas avec le feu. Confirmation aujourd'hui.