En quelques mois, seulement, la diplomatie algérienne a retrouvé son éclat et renoué avec son efficacité habituelle dont les armes ont été forgées durant la guerre de libération nationale. Pour cela, il aura suffi du retour aux affaires de Ramtane Lamamra, diplomate chevronné et inlassable artisan de la présence active et positive de l'Algérie dans les fora africains et internationaux. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a multiplié, aussitôt, en qualité d'envoyé spécial du président Abdelmadjid Tebboune, les visites de travail dans de multiples capitales africaines, sans compter les nombreuses consultations par visioconférence avec ses homologues des grandes puissances et des principaux pays du continent, en attente du porte-étendard qu'est l'Algérie. Lors du 33ème sommet des chefs d'Etat africains, le président Abdelmadjid Tebboune avait été approché par plusieurs d'entre eux et ils lui ont fait part de leur étonnement et de leur déception face au rôle effacé de notre pays qui est considéré comme la locomotive des principes de l'Acte fondateur de l'Union africaine. Il n'a pas caché sa «surprise», durant l'entretien accordé à des médias, et la doléance a, entre-temps, trouvé l'écho attendu. Crise libyenne, insécurité et instabilité au Sahel, conflit du Barrage de la Renaissance, défi sioniste à l'UA dont les portes ont failli être grandes ouvertes par les agents du Makhzen. Autant de défis, autant de sujets que la diplomatie algérienne a pris en compte, tambour battant. Du côté de Khartoum et d'Addis-Abeba, mais aussi du côté du Caire, les commentaires sont édifiants quant aux espoirs soulevés par la médiation algérienne dans le conflit du Barrage de la Renaissance, les dirigeants des trois pays concernés ayant foi dans l'objectivité et la transparence de notre diplomatie qui mesure le poids essentiel de la confiance restaurée entre les parties. Tout comme le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok qui s'en est félicité, ils ont d'ailleurs exprimé leur gratitude et leur grand espoir d'une solution consensuelle à la mesure des attentes respectives de leurs peuples. Il en est de même pour la situation en Libye, pays également frère et voisin, et aux côtés duquel l'Algérie n'a jamais cessé de s'engager fermement. En réunissant à Alger, les six pays voisins de la Libye et en soulignant l'importance de sa sécurité et de sa stabilité dont dépendent la sécurité et la stabilité de tous les pays limitrophes, la diplomatie algérienne a permis aux dirigeants libyens de franchir une étape cruciale pour l'organisation effective des élections du 24 décembre, parrainées par les Nations unies, la Ligue arabe et l'union africaine. Le premier objectif de ce redéploiement spectaculaire est, d'ores et déjà, atteint car les pays africains savent désormais que l'Algérie a retrouvé son élan et sa force diplomatique coutumière, au point de susciter les «inquiétudes» de certaines manoeuvres qui visent à saper l'unité et la solidarité dont a grandement besoin le continent pour consacrer les principes de l'Acte fondateur de son organisation, que ce soit l'OUA ou l'UA dont on connaît l'attachement inébranlable aux causes justes dont la cause palestinienne à un Etat indépendant avec El Qods comme capitale et la cause du peuple sahraoui dont le droit légitime à l'autodétermination ne peut être dilué. Avec son savoir-faire et son expérience reconnue à l'échelle continentale et onusienne, Lamamra dispose des moyens nécessaires pour porter haut la voix de l'Algérie et restituer à l'Union africaine ainsi qu'à la Ligue arabe les vertus cardinales de leur ambition première, mues par les exigences de la solidarité et de l'unité en toutes circonstances.