Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information, M.Boudjemaâ Haïchour, a indiqué hier que le gouvernement est en phase de mise en place d'une cyberlégislation à même de contrecarrer un phénomène en pleine expansion, en l'occurrence celui de la cybercriminalité. Intervenant hier à l'hôtel Aurassi, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des télécommunications, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information a souligné qu'un groupe de travail «composé de représentants de plusieurs départements ministériels sous l'autorité du ministre de la Justice, garde des Sceaux, est en train de préparer un dispositif juridique visant à renforcer le cadre légal de lutte contre les crimes et délits liés au système informatique et aux technologies de l'information et de la communication». En effet, l'Algérie, à l'instar des autres pays du monde, est plus que jamais touchée par le phénomène de la cybercriminalité. Et même si les effets pervers de cette nouvelle forme de terrorisme ne sont pas encore ressentis chez nous, il n'en demeure pas moins que la mise en place d'un cadre juridique est une condition sine qua non si l'on veut se préserver contre un danger qui paraît plus que jamais imminent. Aussi, le danger devient d'autant plus grand avec l'expansion du réseau de la téléphonie mobile. «Selon certaines études, le parc de téléphones mobiles étant environ 3 fois supérieur à celui des ordinateurs personnels dans le monde, une attaque réussie contre les réseaux mobiles aurait des effets d'une gravité insoupçonnée», a prévenu M.Haïchour. Aussi, ces dernières années, les attaques terroristes via les systèmes informatiques ont pris des proportions alarmantes, notamment après les événements du 11 septembre. Les attaques contre les deux tours jumelles ne sont en effet qu'un indice révélateur sur la capacité de nuisance de cette nouvelle arme à la force redoutable. Dans un message écrit à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des télécommunications, le secrétaire général des Nations unies, M.Kofi Annan a appelé les gouvernements de tous les pays à unir leurs forces contre la cybercriminalité. «Aujourd'hui, il est devenu impératif de mettre les systèmes et les infrastructures essentielles à l'abri des attaques des cybercriminels et, parallèlement, de montrer que les transactions effectuées en ligne sont sûres afin de promouvoir toutes les applications des cyberespaces: échanges, commerces, opérations bancaires en ligne...». Le même message a été par ailleurs adressé par le secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications, M.Yoshio Utsumi. Celui-ci a, de son côté, souligné «la nécessité de se prémunir contre les techniques ingénieuses des cyberdélinquants».