Après Niamey, avant-hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra est, depuis hier, à Nouakchott. Envoyé spécial du président de la République, le ministre aura des entretiens avec son homologue, ainsi qu'avec le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazaouani. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui a fait état de cette visite, évoque «la concrétisation de la volonté commune des dirigeants des deux pays et leurs orientations judicieuses (...) ainsi que l'accélération du rythme de la coopération bilatérale dans divers domaines». Il convient de rappeler, à ce propos, que la Mauritanie a été le premier pays du Sahel avec lequel l'Algérie a établi des relations commerciales régulières à travers le poste frontière ouvert, il y a quelques années. De fructueux échanges ont été réalisés entre les deux pays et l'Algérie a organisé à Nouakchott, un Salon de la production nationale qui a connu un franc succès auprès des consommateurs mauritaniens. De fait, cette visite vient consolider des relations de bon voisinage et également «examiner les questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment les derniers développements sur la scène ma-ghrébine et aux niveaux arabe et africain», rapporte la même source. Il y a lieu de souligner, qu'à travers le retour gagnant de l'Algérie sur la scène diplomatique, l'actualité maghrébine, arabe et africaine a connu une accélération certaine. Pays limitrophe de l'Algérie et partageant le statut d'observateur dans le dossier de décolonisation du Sahara occidental, la Mauritanie est un précieux allié de l'Algérie et un partenaire dans la perspective de l'intégration économique de la région du Maghreb et de la zone de libre-échange africaine. La veille, à Niamey, Ramtane Lamamra a eu d'intéressantes discussions avec son homologue nigérien a rapporté, hier, un autre communiqué du ministère des Affaires étrangères. Les deux hommes ont «procédé à un examen exhaustif des questions de coopération bilatérale, notamment celles relatives à la défense et à la sécurité, à la migration, à l'énergie, au pétrole, et à la formation professionnelle». Autant de secteurs qui rappellent la détermination d'Alger de ne pas se limiter qu'aux aspects strictement diplomatiques. La volonté algérienne de contribuer à renforcer la défense et la sécurité du Niger, mais également de s'intéresser à l'énergie et le pétrole dans ce pays, traduit sa résolution d'éviter un parasite étranger à la région. Les deux pays ne cachent pas leurs ambitions de «forger un partenariat sous- régional viable au service des peuples de la région, en vue de promouvoir une coopération Sud-Sud pragmatique et solidaire». Le propos est on ne peut plus clair et les moyens d'y parvenir ont été sériés par les deux délégations. Et pour cause, les deux pays se sont engagés à «faire face aux multiples défis sécuritaires qui se posent à eux, en particulier dans la région du Sahel». La convergence de vues est allée jusqu'à envisager des consultations bilatérales au niveau des ministres de l'Intérieur des deux pays, pour examiner la situation des migrants nigériens travaillant en Algérie. Un geste inédit d'Alger, susceptible d'ouvrir de nouvelles perspectives pour les migrants nigériens présents en Algérie. L'intérêt mutuel intègre est allé jusqu'à se donner rendez-vous pour ouvrir, très sérieusement, le dossier du gazoduc transsaharien, «lors de la prochaine visite du ministre algérien de l'Energie et des Mines au Niger, d'ici la fin du mois de septembre 2021».