L'ouvrage primé de Bouacida a porté sur un recueil de nouvelles intitulé Khamsa Fi ayne achaytane. Trois jours de conférences-débats, de projection de films, ont fait de Tlemcen un lieu de culture et d'espérance pour les jeunes talents qui veulent suivre le chemin des grands écrivains algériens tels que Mohammed Dib, Kateb Yacine, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Assia Djebar, Rachid Mimouni et d'autres qui ont combattu par la plume pour que vive l'Algérie. Après la clôture de ce mini festival du film algérien, le 10/05/2006, tous les invités nationaux et étrangers se sont dirigés vers la Maison de la culture Abdelkader-Alloula pour assister au récital poétique «L'aube d'Ismaël» de Mohammed Dib, dirigé par Boumediene Medjahri et Ali Abdoun. Deux films furent projetés: Youcef où le septième dormant de Mohamed Chouikh et Le thé au harem d'Archimède de Mehdi Charef. Notre collaborateur a essayé d'évaluer ce colloque-hommage où le deuxième prix Mohammed Dib a été décerné à Bouacida de Constantine en discutant avec, d'abord Me Sabiha Benmansour, présidente de la fondation La Grande maison. L'Expression : Quelles sont vos impressions générales sur le déroulement de ce colloque international? Mme Sabiha Benmansour: Ce colloque a répondu à tous nos souhaits et exigences sur le plan de l'organisation en parfaite harmonie avec le rectorat, la faculté des lettres et sciences humaines, la directrice de la Maison de la culture. Je les remercie tous pour leur aide et leur dévouement. Le niveau des intervenants était très intéressant et les débats fructueux ; l'information était importante et riche, les perspectives de recherches pour l'avenir sont ouvertes. J'ai remarqué la présence tout au long du colloque d'étudiants en lettres françaises et d'autres filières qui ont suivi les conférences, les débats mais ont aussi participé par des montages et des expositions. Je pense que c'est là une nouveauté dans ce genre de rencontres entre spécialistes du 7e art et critiques littéraires. Effectivement, on a eu l'assurance et l'appui scientifique de tous les intervenants pour nos jeunes étudiants. Je félicite tous les étudiants qui ont innové. En fait, c'est une innovation sur le plan des formes de lecture de l'oeuvre dibienne et autour de la problématique: cinéma et littérature, rapport entre le cinéma et l'oralité, écriture littéraire et écriture cinématographique, le roman et le film, etc. Sur quel thème a porté l'ouvrage primé de Bouacida? C'est un recueil de nouvelles ayant pour titre Cinq dans les yeux de Satan (Khamsa fi aynine achaytane). La délibération du jury a été très serrée entre les 4 nominés. L'objectif du jury était l'exigence de qualité. La fondation La Grande maison est bien rodée après ce deuxième prix Mohammed Dib (session 2004-2006). Avec l'aide des sponsors et de toute la wilaya de Tlemcen, ce prix va être bien «disputé» en 2008. Pierre angulaire de tous les travaux à venir, l'oeuvre magistrale de Mohammed Dib, par la densité et la diversité qui sont les siennes, s'ouvre sur tous les domaines de réflexion à même de désigner le signe maghrébin et les conditions de possibilités de son inscription dans l'épistème contemporaine. A ce titre, la Fondation propose dans son programme la création de diverses cellules de recherche. S'ajouteront par ailleurs à celles-ci, des espaces essentiellement ouverts aux jeunes tels qu'ateliers d'écriture, de théâtre, de peinture. L'intervention de M.Choukroun Jacques, maître de conférence à l'université de Montpellier, a eu pour thème «L'Algérie de la Guerre de Libération aux premières années de l'indépendance à travers deux oeuvres majeures: le Vent des Aurès et le Charbonnier». Questionné par l'Expression sur le déclin du cinéma algérien, M.Choukroun a souligné «la présence de films algériens en France comme la rétrospective faite à Perpignan intitulée Voyage à travers le cinéma algérien, où plusieurs films ont été projetés et débattus par un public nombreux et connaisseur qui a visionné le Vent des Aurès, Nahla, Omar gatlatou, Rachida, un Rêve algérien, Youcef, Tahia ya didou. Quant à votre question sur le déclin du cinéma algérien le grand problème, c'est le manque de salles, c'est dommage que pour un colloque international qu'on n'ait pas pu projeter en 35 mm alors que la salle de la Maison de la culture était magnifique». Pour évaluer à sa juste valeur ce colloque qui a duré trois jours (8, 9 et 10 mai 2006) dans la perle du Maghreb, je citerai quelques conclusions faites par François Desplanques de l'université de Nice : «Mohammed Dib est présent sans être au centre du colloque grâce au montage d'El Hariq réalisé par l'atelier-théâtre de la Grande Maison. Une série de mariages heureux, promoteur de l'écrit, les exigences scientifiques et diffusées à un large public, une véritable université populaire, un mariage entre les générations. Concernant le rapport cinéma-littérature, faire la distinction entre l'adaptation service et la recréation de l'oeuvre. Il y a aussi le problème de la rétroaction du cinéma vers la télé (téléfilm).» Ce colloque a permis de faire l'état du cinéma algérien grâce aux professionnels présents, Belkacem Hadjadj, Mohammed Chouikh, Mohamed Bensalah, Habib Tengour, etc. et les universitaires littéraires rassemblés par la Grande maison dans le patio de Mohammed Dib (université A. Belkaïd de Tlemcen, université d'Oran, université d'Aix-en-Provence, université de Vienne, université de Montpellier, université Paris 8, université de Brème, université d'Alger, université de Nice). Rendez-vous en 2008 pour le 3e prix. La Grande maison de Dib vous accueillera avec un panier de cerises.