Il est indéniable, que les efforts consentis dans le processus de relance des exportations, ont induit un enchaînement de résultats, malgré la faiblesse des volumes réalisés au cours de l'année qui s'achève. Un processus encourageant, qui commence à donner ses premiers fruits sur le plan macroéconomique, a priori. Selon un communiqué du ministère des Finances, «le déficit de la balance commerciale a enregistré une baisse considérable de 87,89%, durant les huit premiers mois de l'année 2021, passant à- 926 millions de USD à fin août 2021 contre - 7,6 milliards USD à fin août 2020», notent les rédacteurs du document du ministère des Finances. Les premières analyses de cette percée dans la régulation de la balance commerciale, font état d'un effet direct de «la forte augmentation des exportations globales des marchandises, qui passent de 15,1 milliards USD, à fin août 2020, à 23,7 milliards USD, à fin août 2021, dont 2,9 milliards USD d'exportations hors hydrocarbures», précise encore le communiqué. Cela a produit, également, poursuit le document, une amélioration du taux de couverture des importations par les exportations, pour «atteindre 96,24% à fin août 2021, contre 66,6% à fin août 2020», apprend-on. L'augmentation de la valeur des exportations hors hydrocarbures et l'encadrement des importations, conformément aux orientations du président de la République en matière de commerce extérieur et de diversification des ressources économiques, ont permis d'atténuer ce déficit annoncé au tout début de l'année. Comparativement à l'exercice 2020, le ministère des Finances constate «une amélioration notable des agrégats du commerce extérieur au cours des huit premiers mois de l'année 2021». Il y a quelques jours à peine, le directeur du commerce extérieur au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Khaled Bouchlaghem, annonçait, sur les ondes de la Radio nationale, que «le volume des exportations hors hydrocarbures a atteint le seuil des 2,4 milliards USD, au cours des sept derniers mois de l'année en cours». Pour ce haut commis de l'Etat, les prévisions initiales du département de Rezzig, pourraient être facilement dépassées, selon ses dires. Tablant sur des prévisions de 7 milliards USD, sur une échéance de cinq années, le ministère du Commerce a dû se rendre à l'évidence, en revoyant sa copie. Au vu de la dynamique actuelle des opérations d'exportations, les prévisions initiales ont été revues à la hausse, passant à «un volume de 5 milliards de dollars à atteindre facilement à la fin de l'année 2021». À voir cette dynamique ascendante et graduelle, nombre d'opérateurs et d'analystes regrettent toutes ces lenteurs, qui entravent la relance du dossier des zones franches de libre-échange et de transition, les projets de développement logistique et, par conséquent, économique des zones frontalières, la fermeture des points de transit comme Debdeb, malgré l'existence d'une forte volonté des deux pays, à savoir la Libye et l'Algérie, etc. L'entrée en vigueur de la Zlecaf, annoncée en grande pompe, ne semble pas participer de cette dynamique tant attendue, aussi bien par les officiels, que par les opérateurs publics et privés, qui ne cessent de déplorer tous ces ratages. Pourtant, selon les témoignages des différents intervenants et opérateurs intéressés par un déploiement de l'activité économique et commerciale au-delà des frontières, notamment en direction du grand marché africain, tout est en place. Mais cela continue de bloquer... On ne sait pas pourquoi. Force est de constater que la zone franche de Debdeb, à titre d'exemple, qui a fait l'objet d'annonces politiques d'envergure, n'a toujours pas donné signe de vie, malgré les potentiels et les perspectives qui se dessinent à l'horizon. Selon des chiffres fournis par le ministère du Commerce tunisien, le volume des échanges commerciaux avec la Libye a connu une hausse significative au cours des derniers mois de l'année en cours. Côté algérien, pourtant doté de potentiels importants, les choses semblent avancer à une allure d'escargot, pour ne pas dire autre chose. C'est, également, la même situation pour toutes les zones incluses dans l'agenda du gouvernement, depuis Djerrad. Seule, la zone franche avec la Mauritanie, activée en 2018, a bénéficié d'aménagements et d'infrastructures routières, mais ne tourne pas à plein régime. Autant d'atouts et d'opportunités de marchés qui pourraient booster les exportations, de manière exponentielle, revitaliser les ressources, créer une nouvelle dynamique de développement économique et sécuritaire au niveau des zones frontalières. «Franchement, on n'arrive pas à assimiler une telle situation de blocage», s'exclamera un opérateur économique exerçant au sud du pays.