«Durant un siècle et demi de présence en Algérie, la France n'a formé que 500 universitaires algériens seulement.» Le secrétaire général du FLN et représentant personnel du président de la République, M.Abdelaziz Belkhadem, est revenu, jeudi dernier, sur la question du colonialisme pour rejeter la thèse selon laquelle le colonialisme a été positif pour l'Algérie. Intervenant à l'occasion du cinquantenaire de la Journée de l'étudiant et du 31e anniversaire de la création de l'Unja, célébrés à l'hôtel Sheraton d'Alger, M.Belkhadem a affirmé que le colonialisme n'a jamais été positif pour notre pays. Bien au contraire, la France coloniale a tenté d'effacer l'identité du peuple algérien. Rappelant, devant des centaines de jeunes étudiants, la cruauté et la barbarie du colonialisme, le secrétaire général du FLN ne s'est pas contenté de retracer les manifestations menées par les étudiants un certain 19 mai 1956, il est allé plus loin pour citer le projet de 1871, à travers lequel la France voulait officiellement annexer l'Algérie à la métropole. Ce projet basé, précise-t-il, sur la latinisation, la christianisation et la francisation du peuple algérien. «Durant un siècle et demi de présence en Algérie, la France a formé seulement 500 universitaires algériens», révèle-t-il. Et de s'interroger: «En quoi le colonialisme était positif en Algérie?» Dans le même ordre d'idées, Belkhadem enchaîne pour dire qu'«il n' y a pas une famille en Algérie où on ne dénombre pas des martyrs qui ont sacrifié leur vie pour que l'Algérie soit libre et indépendante». Belkhadem a saisi l'occasion pour rendre hommage aux sacrifices consentis par le peuple, en particulier les étudiants qui n'avaient pas hésité à quitter les bancs des universités et des lycées pour rejoindre les rangs de la révolution et libérer leur pays du joug colonial. S'adressant à la nouvelle génération, le secrétaire général du FLN l'a exhortée à être à la hauteur de ses ancêtres et sauvegarder l'identité algérienne. «Nous ne devons pas oublier le sacrifice de nos ancêtres», a-t-il affirmé en insistant sur la nécessité de déployer davantage d'efforts pour construire l'Algérie dont rêvaient nos martyrs. C'est à la jeunesse, ajoute Belkhadem, «que revient la mission de préserver la nation. Elle doit être plus que jamais consciente de l'importance de relever les défis dans les domaines scientifique, technologique et économique». Dans son discours, le secrétaire général du FLN n'a soufflé mot sur la loi du 23 février 2005 glorifiant le colonialisme et encore moins sur le traité d'amitié. Pourtant, le même responsable n'a raté aucune occasion auparavant pour fustiger le gouvernement français et rejeter le projet. M.Belkhadem voulait apparemment laisser le soin au président de la République de se prononcer encore une fois sur le devoir de mémoire. De son côté, le secrétaire général de l'Unja, M.Mohamed Madani a fait, dans son intervention, une allusion claire à la loi du 23 février 2005 qu'il a dénoncée ouvertement. Enfin, l'Union nationale de la jeunesse algérienne (Unja) a décerné sa plus haute médaille au président de la République, «pour ses efforts soutenus en faveur de la jeunesse algérienne». Comme elle a remis des médailles aux plus hauts responsables de l'Etat à savoir M.Abdelaziz Belkhadem et le président de l'APN, M.Amar Saâdani ainsi qu'à des ministres, des cadres et d'ex-responsables de l'Union.