Ce texte de loi visant à criminaliser le colonialisme français a suscité une levée de boucliers en France. La proposition de loi criminalisant le colonialisme français déposée sur le bureau de l'APN poursuivra son acheminement le plus normalement du monde. » C'est par cette réplique qu'a répondu hier Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, aux hommes politiques français. En effet, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la session extraordinaire du conseil national de son parti, Belkhadem est revenu sur la réaction des hommes politiques français, notamment le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, par rapport à la proposition de loi déposée sur le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) par un député de sa formation. Ce texte de loi visant à criminaliser le colonialisme français a suscité une levée de boucliers en France. Réponse de Belkhadem à Kouchner Certains politiciens français ont affiché leur inquiétude quant à ce texte de loi, alors que d'autres l'ont qualifié de regrettable et il y en a même qui ont demandé au gouvernement algérien de clarifier sa position sur cette initiative. Dans une réplique qui sonne comme une mise au point, Belkhadem a indiqué que l'Algérie est souveraine dans ses décisions et adopte des lois qu'elles jugent utiles pour son pays. « L'Algérie est souveraine dans la prise de décision. Nous avons un pouvoir exécutif et un autre législatif qui travaillent de manière souveraine et l'Etat algérien consacre des lois qui sont dans l'intérêt de son pays », a affirmé Belkhadem. Cette déclaration se veut une réponse aux propos tenus par Bernard Kouchner qui a considéré, il y a quelques jours, que « l'exécutif algérien n'a aucunement pris position sur la proposition de loi formulée par le député FLN et son inscription à l'ordre du jour n'est donc pas certaine, car c'est le gouvernement algérien qui en a la maîtrise exclusive ». Belkhadem a tenu à préciser, dans ce sens, que le projet de loi déposé par le député Moussa Abdi en date du 13 janvier 2010 sur le bureau de l'APN n'a été ni bloqué ni rejeté par les membres du bureau de l'Assemblée. Ces derniers ont seulement demandé au député de retravailler le texte, car il renferme quelques insuffisances. « La proposition de loi formulée par notre élu et soutenue par plusieurs autres formations suivra son cours comme toutes les propositions formulées de par le passé. Elle atterrira une fois acceptée par le bureau de l'APN sur la table de l'Exécutif, et ce, avant son adoption par le Parlement », a annoncé Belkhadem. Notons que la proposition de loi en question a été signée par 125 députés de différents partis, notamment ceux formant l'Alliance présidentielle (FLN, RND, MSP) ainsi que le parti El Islah. Les initiateurs de ce texte de loi demandent la création de tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux. Les formations qui adhèrent à cette initiative demandent en outre à la France de présenter ses excuses pour la période coloniale et d'indemniser le peuple algérien.