La série d'accidents meurtriers qui s'abat sur les routes ces derniers mois continue de faire des victimes. La wilaya de Naâma a été, hier, le triste théâtre d'une collision entre un camion semi-remorque et un bus de voyageurs, engendrant le décès de 18 personnes 6 blessés sont aussi à déplorer, au dernier bilan, appelé à s'accroître selon, les éléments de la Protection civile. L'accident est survenu sur la Route nationale n°6, dans la commune d'El Bayouth, daïra de Mecheria. Pour l'heure, les circonstances à l'origine de ce terrible accident restent inconnues, alors que les victimes ont été évacuées à l'hôpital de la région. Il faut dire que l'hécatombe que cause le terrorisme routier prend des proportions inquiétantes à plus d'un titre, dans la mesure où les chiffres qui tombent chaque semaine font froid dans le dos. Plus de 2000 décès ont été enregistrés pour le 1er semestre de cette année, soit plus de 14600 accidents. Les plus récents font état de 32 personnes décédées en une semaine, celle du 17 août au 4 septembre, où l'on déplore plus de 1450 blessés sur 1167 accidents survenus sur tout le territoire national. Une situation qui s'aggrave particulièrement durant la saison estivale, où les déplacements vers les plages et les sorties nocturnes se multiplient et augmentent sensiblement les risques d'accidents. Les causes de ces drames familiaux se répètent. C'est le même scénario. Le facteur humain intervient en premier, du fait de l'excès de vitesse et le non-respect des règles de la sécurité routière. Ces manquements conduisent généralement aux hécatombes qui remplissent quotidiennement nos écrans. Une situation complexe, qui persiste malgré les mesures drastiques prises par les pouvoirs publics pour éradiquer ce phénomène. Ni l'intensification de barrages de contrôle ni la fermeté et l'application des sanctions, ne sont parvenues à apporter un regain de conscience sur les dangers de la route. Cela étant, ce fléau fait des victimes également sur les grands axes des routes urbaines, ou le transport routier entre les wilayas. Dans ce genre d'axes, les lignes de grandes distances sont pointées du doigt. Le mauvais état des routes n'est pas étranger à la hausse du nombre d'accidents, ces dernières années. D'autres facteurs viennent aussi se greffer au tableau noir de l'insécurité routière. La vétusté du parc automobile, dont les véhicules de tourisme, les bus et les camions sont autant d'acteurs de la tragédie que l'on vit sur nos routes. À cela s'ajoute une anarchie au sein du secteur du transport où les activités clandestines et informelles ne sont soumises à aucun protocole de contrôle. Des chauffeurs de camions de gros tonnage arpentent les routes, quotidiennement, sans prendre conscience du danger qu'ils représentent pour les usagers. Il faut dire qu'il s'agit de toute une culture de prévention et de lutte qui devrait être installée pour renverser ce monstre qui prend des vies tous les jours. Une stratégie qui ne peut se baser que sur le principe de sanctions immédiates, comme cela est le cas par l'introduction du permis à points, et la perte de l'éligibilité à la conduite durant des années. Ultime stratégie pour espérer un recul du nombre d'accidents de la route, à laquelle la contribution du citoyen est inconditionnelle, dans la mesure, où le plus important dans cette affaire, est incontestablement la prise de conscience des usagers en matière de notion de conséquence et de responsabilité de leurs actes. Ce sont eux qui peuvent, à travers une attitude civique et alerte, réduire les risques et les dangers sur les routes. Car tant qu'il y aura des chauffards qui prendront la route en état d'ébriété ou sous le poids de la fatigue et le sommeil, et tant qu'il y aura des automobilistes qui ne prêtent aucune importance au Code de la route et aux mesures de sécurité, les lois et les sanctions contribueront uniquement à redresser ceux qui n'ont pas pu échapper aux radars et aux contrôles, mais combien d'autres continueront de passer à travers les mailles du filet et à l'origine de combien d'accidents seront-ils? Tebboune: «une douloureuse épreuve pour l'Algérie» Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présenté ses sincères condoléances aux familles des victimes de l'accident de la route survenu, hier, dans la wilaya de Naâma, faisant, selon le dernier bilan, 18 morts et 7 blessés graves. «Quelle douloureuse épreuve pour l'Algérie que de perdre ses enfants dans de sinistres accidents, tel que celui survenu à Oued Khebaza à Naâma», a écrit le président Tebboune dans un tweet sur son compte officiel. «Je présente mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes, et mes voeux de prompt rétablissement aux blessés. À Dieu nous appartenons et à lui nous retournons», a ajouté le président de la République.