La moitié de la population adulte est désormais vaccinée contre la Covid-19. C'est ce qu'a affirmé le professeur Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé. Il intervenait, avant-hier, lors d'une séance de travail conjointe avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministre de la Jeunesse et des Sports. Une rencontre qui avait pour but de promouvoir la vaccination. Le ministre a précisé, durant son allocution, que «50% des catégories concernées par la vaccination en ont bénéficié, soit un nombre de 10 millions de personnes sur un total de 20 millions». Rappelons, dans ce sillage, que nous étions à 7,4 millions de citoyens vaccinés au début du mois courant. Il y a eu, ainsi, 2,6 millions de personnes vaccinées en une vingtaine de jours. Un rythme très appréciable et même encourageant, pour la suite de la campagne de vaccination. Néanmoins, nous sommes à la moitié du chemin pour espérer retrouver un peu de la vie d'avant la Covid-19. La clé est l'atteinte de l'immunité collective. Et les leçons de la pandémie sont là pour rappeler qu'un possible retour à cette vie ne serait pas encore envisageable. Il est également difficile de savoir si le taux des 50% de personnes vaccinées pourrait réduire l'incidence de la pandémie et soulager les hôpitaux en cas de reprise de l'épidémie. Suivant cette logique, le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'«accélérer la campagne de vaccination contre la pandémie dans tous les secteurs, pour toucher un plus grand nombre de personnes et éviter la 4e vague épidémique». Néanmoins, Benbouzid se montre un peu trop optimiste. Il va jusqu'à rassurer les citoyens en déclarant que «le taux des 50% de vaccinés renforce les préparatifs de l'Algérie en vue de l'avènement d'une 4e vague, et ce, avec un taux de protection assez acceptable». Pour étayer ses propos, le ministre a fait savoir que «certains pays ont fixé la barre de l'immunité à seulement 30% de la population vaccinée.» Un avis qui ne fait pas l'unanimité chez les spécialistes. Plusieurs sont des médecins qui ne cessent de mettre en garde contre un excès de confiance. De façon réaliste, le taux précité en cache un autre. L'autre moitié de la population n'est pas encore vaccinée! Cela veut dire que nous ne sommes pas encore immunisés. Les 10 millions de personnes non-vaccinées pourraient contribuer, de façon «disproportionnée», à la transmission du virus, en cas d'avènement d'une nouvelle vague. Un scénario pessimiste mais probable, si la couverture vaccinale ne s'améliore pas.