Le nouveau gouvernement iranien va retourner à la table des négociations nucléaires à Vienne plus vite que Joe Biden après son arrivée à la Maison-Blanche, d'ici «quelques semaines», a assuré jeudi le porte-parole de la diplomatie iranienne. «Dans quelques semaines, nous serons en position de trouver une date avec nos amis en Europe, et sans doute commencer les négociations à Vienne», a déclaré Saïd Khatibzadeh lors du Forum Normandie pour la paix à Caen (ouest de la France). «Nous n'allons pas gâcher une minute avant de retourner à Vienne» pour un septième round de négociations une fois que le gouvernement aura analysé en détails les six précédents round de négociation, a-t-il assuré lors d'une intervention sur la situation iranienne. Ce travail d'analyse sera terminé «peut être dans quelques jours, moins de quelques semaines», a-t-il assuré. «Je doute qu'il faille attendre autant que le gouvernement Biden a attendu avant que notre gouvernement n'adhère de nouveau aux négociations de Vienne», avait-il déclaré auparavant au journal Le Monde. «Quand le président Biden est arrivé au pouvoir, combien de jours a-t-il fallu attendre avant que les Américains n'entrent de nouveau dans les discussions?», s'est-il interrogé. Les négociations avaient repris le 6 avril à Vienne, soit 77 jours après l'entrée dans ses fonctions, le 20 janvier, de Joe Biden. Or «cela ne fait jamais que cinquante jours que le nouveau gouvernement iranien a pris ses fonctions», a relevé le porte-parole. Le nouveau président conservateur Ebrahim Raïssi a été investi le 5 août par le Parlement iranien, qui a voté le 25 août la confiance à son gouvernement. Le nouveau ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait affirmé voici une semaine à New York que les négociations allaient «reprendre très bientôt», sans plus de précisions. Conclu à Vienne en 2015, l'accord sur le nucléaire offrait à l'Iran la levée d'une partie des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de l'ONU. Mais après le retrait unilatéral des Américains de l'accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, Téhéran a progressivement abandonné la plupart de ses engagements. Les négociations de Vienne, auxquelles participent indirectement les Etats-Unis, ont pour but de parallèlement réintégrer Washington à l'accord et faire en sorte que l'Iran respecte ses engagements visant à l'empêcher d'acquérir l'arme nucléaire.