En attendant les prochaines pluies, le manque d'eau est de plus en plus inquiétant en Algérie. Le taux de remplissage des 80 barrages en exploitation à travers le territoire national est, en effet, de 34%. C'est ce qu'a affirmé le directeur de l'alimentation en eau potable au niveau du ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Abdellatif Moustiri. Par rapport à l'année dernière, le déficit sur les réserves «a augmenté de 50% par rapport à 2020» selon le même responsable. Et ce sont 20 wilayas qui ont été «durement impactées par ce manque d'eau potable» a-t-il davantage précisé. Ces statistiques qui «donnent soif» sont là pour tirer la sonnette d'alarme, encore une fois, sur la crise d'eau provoquée par une faible pluviométrie enregistrée. Pour faire face à ce déficit, le ministère des Ressources en eau a annoncé un programme d'urgence. Abdellatif Moustiri a, dans ce sillage, indiqué que «plusieurs actions ont été menées pour faire face au stress hydrique impliquant le programme de lutte contre les déperditions, le lancement d'un programme de mobilisation de nouvelles ressources, ainsi que l'installation des barges flottantes au niveau des barrages pour l'utilisation des volumes dits «morts». «Il s'agit, également, a-t-il poursuivi, de l'interconnexion des barrages et du réaménagement des programmes de distribution.» Plusieurs actions ont été entreprises dans la capitale.Celle-ci a bénéficié de la réalisation de 62 forages, suivie d'un programme complémentaire de 35 forages ainsi qu'un programme de 120 forages initié par la wilaya d'Alger. Cette wilaya si stratégique est l'une des plus touchées par le manque d'eau potable. «Le volume d'eau y a diminué presque de moitié durant le mois de septembre en cours», comme révélé par le directeur général de l'Algérienne des Eaux (ADE), Mourad Rachis. «Il a baissé à 769.000 m3/jour d'eau potable contre un volume habituel de 1,2 million m3/jour, en raison de la situation de stress hydrique que connaît le pays», affirme le meme responsable. Poursuivant, le DG de l'ADE a fait savoir que «le volume des eaux superficielles mobilisées au niveau du Grand Alger est passé de 670 000 m3 /j en 2020 à 154 600 m3/j en septembre, alors que le volume des eaux souterraines est passé de 230 000 m3/j à 280 000 m3/j et celui du dessalement est passé de 300.000 m3/j à 334.400 m3/j». Le même responsable a cité, également, la réalisation de quatre projets d'extension de stations de dessalement d'eau de mer (Sdem) au niveau de Bousmaïl (wilaya de Tipaza), Zéralda, Palm Beach et Aîn Benian (wilaya d'Alger) d'une capacité globale de 37 500 m3/j ainsi que trois autres Sdem à Alger et Boumerdès d'une capacité totale de 150 000 m3/j.